La croissance du secteur industriel a atteint, à la fin de l'année 2009, une progression de 5 % de la valeur ajoutée tirée par l'activité énergétique avec 7,2 % et celles d'autres industries (sidérurgique, métallique, mécanique, électronique et électrique). Selon les propres chiffres du gouvernement, l'industrie manufacturière demeure faible avec une progression de 0,7 % seulement. L'industrie minière et des carrières a progressé, par contre, de 3,4 %, tandis que les industries chimiques ont évolué de 2 %. Il est reconnu cependant que, l'industrie ne représente plus que 5,3 % de la valeur ajoutée totale, soit moins que l'apport des administrations (6,8 % en 2009). "Elle se situe également en dernière position parmi les secteurs pour sa contribution à la création de richesses nationales". Cette situation de la production nationale, n'est nullement le fruit d'une contraction de la demande. En effet, avec 10 000 milliards de dinars en 2009, la dépense intérieure brute continue à croître davantage que la croissance du PIB (12,7 % de hausse de dépense intérieure en 2009 contre 2,4 % de hausse du PIB). Au regard de cette situation et notamment dans le secteur industriel, la production nationale connaît donc des lacunes structurelles et laisse, ainsi, la place à une progression envahissante des importations de toutes natures. Ainsi, la création d'une industrie qui revêt un caractère global et étendu suppose l'existence des industries de base qui donnent sa marque à une politique de stratégie industrielle véritable et constituent sa pièce maîtresse. Les industries de base innovantes représentent, en ces temps, le pilier par lequel le secteur s'enracine profondément dans la réalité du pays et se différencie du saupoudrage superficiel que donne l'implantation d'activité industrielle cantonnée, soit dans la transformation au stade final, soit dans le conditionnement ou l'assemblage d'éléments dont la production est le fait de partenaires étrangers. L'état de la production nationale en général et la marginalisation de la contribution de l'industrie à la création de la richesse nationale, alors que l'Algérie dispose d'une des bases industrielles les plus conséquentes de la région, expliquent aujourd'hui, pour partie, les mutations de politique publique en matière de promotion de l'investissement, de concours de l'Etat à la relance de l'outil industriel public dont il est propriétaire, d'appui à la mise à niveau des entreprises privées nationales, ainsi que la multiplication récente des encouragements à l'entreprise et à la production locales édictées à l'occasion de la révision du Code des marchés publics. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les initiatives du gouvernement pour consolider les instruments et cadres d'appui au développement industriel à travers la réalisation des études stratégiques des secteurs et filières, le développement des centres d'appui technique (mécanique, agroalimentaire, industrie électrique et électronique, emballage, chimie, pharmaceutique), le développement des mécanismes chargés de la sécurité industrielle, de la normalisation, des accréditations et la propriété industrielle, l'élargissement des capacités et du réseau de la nouvelle Agence du foncier industriel et le renforcement du déploiement spatial de l'Agence nationale de l'investissement. Une politique visant à l'émergence d'un secteur industriel productif nouveau, créateur de richesses et d'emplois et ne négligeant aucune filière légère ou lourde. Une stratégie engagée dans le maximum de projets qui concernent les industries de transformation et la fabrication des produits de consommation les plus divers et qui sont susceptibles d'être réalisés, en tablant sur la pleine utilisation de la capacité d'absorption du marché intérieur et en se fixant comme objectif de satisfaire la plus large proportion de la demande en produits industriels pour ensuite penser à l'exportation. Cet effort est aujourd'hui investi au profit des PME notamment par la réalisation de 17 centres de facilitation et 12 pépinières d'entreprises, le renforcement des dispositifs de garantie de crédits aux PME, avec un relèvement des montants et l'octroi d'une garantie d'Etat à celle donnée par la Caisse de garantie des crédits des investissements (CGCI), le lancement du crédit-bail et du capital risque, ainsi que la récente adoption par les pouvoirs publics d'un imposant programme national de mise à niveau des PME qui cible 200 000 entreprises bénéficiaires sur cinq années. L'outil public économique n'est pas en reste de cette démarche qui vise notamment à ; rétablir la bancabilité des entreprises publiques en difficultés mais disposant d'un marché localement, bonifier le coût des crédits bancaires nécessaires à la modernisation de leurs moyens de production et au perfectionnement de leurs personnels et encadrement, les positionner en synergie avec les départements chargés de la commande publique dans leurs créneaux d'activités, de sorte à les impliquer dans la réalisation des programmes, et de mobiliser des partenaires étrangers qualifiés en vue de leur modernisation. Pour arriver à ce stade d'une véritable stratégie de relance et de développement industriel, de manière endogène et spontanée, le développement en question devra obéir selon les orientations du chef de l'Etat aux principes de bases suivants : a)- La stratégie doit s'inscrire dans un espace supranational. Le développement des activités industrielles doit aller au-delà du seul cadre du marché national. B)-Elle doit s'inscrire dans une stratégie globale plus vaste qui vise à faire du pays un "centre compétitif efficient", créateur de valeur ajoutée élevée et un développement significatif des infrastructures et des ressources humaines. c)- Elle doit s'appuyer sur les avantages naturels dont dispose le pays mais aller, également à la généralisation de l'innovation, au progrès technique et au développement des ressources humaines expertes, en recourant à la mobilisation de l'investissement direct étranger. Ainsi, le gouvernement est désormais chargé, plus particulièrement, de promouvoir les industries qui permettent de relancer les grands chantiers économiques visant à exploiter et à valoriser, de façon compétitive, les ressources naturelles et humaines et qui donnent la possibilité à l'économie de reprendre pied sur le marché international et, notamment, sous- régional, du fait de l'appartenance de l'Algérie à l'Accord d'association avec l'Union européenne.