L'université Abou Bakr-Belkaid de Tlemcen organise, en coopération avec les laboratoires Mecas et Poldeva et l'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (ANDRU) un colloque international dont le thème est "Gouvernance d'entreprise, éthique des affaires et responsabilité sociale de l'entreprise", et ce, les 28 et 29 novembre prochain. Les organisateurs de cette importante manifestation estiment que la "gouvernance d'entreprise, au sens du concept anglo-saxon de "corporate governance", renvoie au renforcement des normes de contrôle des dirigeants des entreprises par leurs actionnaires" et que "la gouvernance vise donc à promouvoir une culture de la transparence et un nouvel équilibre des pouvoirs entre dirigeants et actionnaires selon une logique de contre-pouvoirs". Cependant, la notion de gouvernance pose également la question de l'organisation politique de l'entreprise, en l'occurrence la question du partage du pouvoir économique et la question sociale dans l'entreprise. Cette perspective traduit un mode d'agencement de pouvoirs susceptible d'assurer la coopération entre l'ensemble des parties prenantes de l'entreprise. C'est pour cette raison que les experts débattront sur cette épineuse question et auront à discuter sur "le glissement de la notion de gouvernance d'entreprise vers celle de bonne gouvernance de l'entreprise, ce dernier concept renvoyant à l'impératif pour l'entreprise de rendre compte, non seulement à ses actionnaires et à ses employés, mais également à la société civile en général". En effet, la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE) qui contribue à la diffusion d'une culture de transparence, rejoignant en cela les principes de la gouvernance, donne un contenu élargi à la gouvernance de l'entreprise, en étendant les préoccupations de l'entreprise aux conséquences sociales éthiques et écologiques de son activité productive. Aujourd'hui, l'entreprise est interpellée sur un ensemble de risques économique, social, financier, éthique, politique et environnemental que son activité implique. Toutefois, les experts indiquent en clair, que "dans le nouveau modèle stakeholder en gestation, trois niveaux sont à distinguer en fonction de la nature des parties prenantes présentes dans l'environnement interne et externe de l'entreprise à savoir le 1er niveau regroupe les actionnaires, le second renvoie aux salariés et aux autres partenaires externes : créanciers, fournisseurs, clients, etc.) et enfin le troisième comprend les parties susceptibles d'être affectées par les activités de l'entreprise : il s'agit pour l'essentiel des relations qui lient l'entreprise à la société civile (dimension éthique et environnementale)". Quant aux autres axes qui seront abordés lors de cette manifestation, ils portent essentiellement sur le modèle shareholder ou actionnarial. Le modèle stakeholder et la question sociale dans l'entreprise devra permettre d'éclairer la problématique de la place du salarié comme acteur de la gouvernance, le modèle stakeholder et les parties prenantes externes et enfin la responsabilité sociale des entreprises. En somme, l'expérience algérienne doit interpeller les participants à ce colloque, à travers tous ces axes, quant aux enseignements en termes de gouvernance et de bonne gouvernance d'entreprise.