Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a indiqué dans un entretien accordé au mensuel Afrique Asie du mois de mai, que l'avant-projet portant sur la stratégie industrielle est actuellement en phase de réécriture en suivant fidèlement les recommandations faites par les opérateurs lors des assises sur l'industrie tenues en février dernier. Il affirme, à l'occasion, que la stratégie industrielle sera mise en œuvre dans le courant 2007. Le ministre a souligné, d'autre part, que le processus de privatisation se poursuit normalement, précisant qu'il a tendance à s'accélérer en raison de l'amélioration du climat des affaires, car il ne faut pas oublier que la vente des entreprises publiques est avant tout une opération d'investissement pour les repreneurs. " En donnant plus de visibilité à l'avenir, la stratégie doit accélérer le processus de privatisation ", dira M. Temmar. Il expliquera par ailleurs que le rôle de l'Etat algérien, dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle, est celui de "stratège et de facilitateur". La nouvelle stratégie industrielle, soutient Abdelhamid Temmar, apporte de nouveaux encouragements aux investissements stratégiques pour la croissance économique que l'Etat cherche à attirer. L'Etat apporte ainsi, selon le ministre des Participations, de multiples aides sans discrimination à tous les investisseurs, grâce à deux mécanismes du code des investissements, à savoir le régime général et le régime de la convention. Le ministre a insisté également sur le fait que cette nouvelle stratégie industrielle ne se positionne pas en contradiction "ni par rapport au marché mondial, ni par rapport au marché tout court". Elle compte plutôt mettre en condition l'économie nationale pour profiter au mieux de l'économie mondiale, sachant que celle-ci traduit aussi des rapports de force très complexes dominés par les grandes entreprises et par les pays développés, dira M. Temmar. Il a relevé, par ailleurs, que le renforcement de la solidarité sociale n'est pas non plus contradictoire avec le marché et la rationalisation économique, pour peu qu'on accepte que ces deux derniers éléments soient deux vecteurs importants de la richesse, qui est la seule source à long terme de la solidarité sociale. Abdelhamid Temmar n'a pas manqué de relever dans le même sillage que cette nouvelle stratégie ne fait pas de discrimination entre les marchés extérieurs et le marché domestique, signalant que la mondialisation fait en sorte qu'il sera de plus en plus difficile de faire la distinction entre les deux. " Cela dit, les investissements qui se tourneront vers l'offre d'exportation sont stratégiques pour nous et recevront un traitement de faveur, sans que cela ne décourage les autres investissements, le but est d'obtenir une structure de nos exportations et une balance commerciale moins volatile aux chocs extérieurs", a tenu à préciser M. Temmar.