Le ministre précise que la mise en œuvre de la stratégie est une affaire de 10 à 15 ans. Il estime que le lancement des opérations pourrait intervenir à la fin de l'année 2007. Les assises nationales de l'industrie vont se tenir entre les 20 et 25 février prochains. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, tard dans la soirée, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements lors d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une rencontre, à huis clos, avec des industriels et l'ensemble des organisations patronales, sur le document portant l'avant-projet de stratégie et de politique de relance et de développement industriel. Le ministre soutient que la rencontre avec le patronat était programmée et qu'elle n'intervient pas “après des protestations exprimées lors du Forum du quotidien El Moudjahid”. L'autre correction de Temmar, le document s'appelle stratégie et politiques, “au pluriel”, de relance et de développement industriels. “La stratégie est un cadre qui indique les grandes lignes, mais les politiques ce sont des mesures concrètes. Ce sont des politiques de relance parce que l'Algérie possède un secteur industriel, qu'il faut relancer”, souligne le ministre. L'avant-projet sur la stratégie et la politique de relance et de développement industriels, explique M. Abdelhamid Temmar, intervient après les grandes réformes qui ont concerné l'investissement, le foncier, le secteur bancaire, et bientôt le secteur public, initiées par le gouvernement. Des réformes jugées lourdes, qui n'ont pas été menées rapidement, mais qui se sont accélérées depuis quelques mois. “Le gouvernement fonctionne d'une autre manière en mettant l'accent sur les grandes réformes lourdes”, assure le ministre. Quant au document présenté aux patrons, il tient compte d'un cadre de référence, celui de la situation de l'industrie en Algérie et dans le monde de l'innovation et de la compétitivité. La nouvelle stratégie se fonde sur un réajustement profond des structures industrielles existantes, s'appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l'état de promouvoir un cadre flexible et efficient. Le défi de la stratégie est qu'elle vise une croissance endogène, c'est-à-dire qui tire son dynamisme de l'intérieur du système industriel national, tout en s'inscrivant dans une dynamique de globalisation de la production. “Sur la base de ce cadre de référence, nous avons présenté une série de politiques et de choix de branches prioritaires, mais non exclusives”, souligne le ministre. M. Abdelhamid Temmar cite les industries de transformation de ressources primaires (pétrochimie, engrais, sidérurgie et matériaux de construction) ; la remontée des filières à partir de la production de biens intermédiaires, avec l'objectif d'une intégration de plus en plus poussée du process (les industries électriques, pharmaceutiques et agroalimentaires) et, enfin, le développement de nouvelles industries (l'industrie automobile et les activités industrielles et de services liées aux nouvelles technologies de l'information et de communication, téléservices, industrie Software). Temmar insiste : “Priorité ne veut pas dire exclusivité. Toutes les industries sont éligibles au code de l'investissement.” L'avant-projet stratégie et politiques de relance et de développement industriels s'articule aussi sur des zones d'activités industrielles intégrées. Un certain nombre de wilayas ont été retenues pour abriter ce type de zones, tenant compte du niveau de concentration des entreprises, de la disponibilité des infrastructures, la proximité d'établissements universitaires et d'unités de recherche et enfin la qualité de services. Les villes, qui apparaissent les plus compétitives sont Alger, Annaba, Béjaïa, Blida, Constantine, Jijel, Oran, Ouargla, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Boumerdès, Tizi Ouzou, Ghardaïa et Hassi-R'mel. “Mais cela n'exclut pas le développement de toutes les autres régions de l'Algérie”, précise le ministre qui évoque les trois grands technopoles que sont Sidi Abdallah pour les TIC, Béjaïa pour l'agroalimentaire et Sidi Bel-Abbès pour l'industrie électronique. M. Abdelhamid Temmar ajoute que toutes ces infrastructures, filières prioritaires et zones d'activités industrielles intégrées, seront encadrées par des politiques d'accompagnement, d'innovation, d'appui à la promotion des nouvelles technologies, de la création d'une capacité d'intelligence économique, de mobilisation des IDE, de promotion des ressources humaines, de promotion de l'investissement industriel prioritaire et des politiques de mise à niveau des entreprises. Le ministre se dit satisfait “des discussions entamées ce jeudi dans la matinée avec les hommes d'affaires. Une rencontre extrêmement riche et positive, trouvant auprès des industriels un engagement et une mobilisation”. “Les opérateurs ont jugé le choix du contenu de la stratégie industrielle judicieux, mais chacun d'entre eux doit apporter sa contribution concrète en vue de rassembler toutes les propositions qui seront prises en compte dans la mouture finale du document sur cette stratégie.” Les patrons sont invités à remettre leurs propositions dans un délai de 15 jours. Le ministre précise que la mise en œuvre de la stratégie est une affaire de 10 à 15 ans. Il estime que le lancement des opérations pourrait intervenir à la fin de l'année 2007. Meziane rabhi