Suite aux actes de violence enregistrés un peu partout sur le territoire national, M. Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, dira que la hausse des prix, cause avancée lors des derniers événements empreints de violence, est purement "artificielle et injustifiée". Il annoncera que, dans le but de solutionner la crise, des analyses et des études sont en cours pour une meilleure compréhension et une maîtrise plus approfondie des prix ainsi que pour un meilleur discernement de leur récente hausse. Le ministre de l'Intérieur déplorera les "agissements" qui ne peuvent, dira-t-il, "rester impunis". Les émeutiers avec leurs "actes de vandalisme et leurs agissements criminels", dira M. Dahou Ould Kablia, ont porté atteinte, en premier, aux citoyens, en incendiant et en dilapidant leurs biens. Reconnaissant néanmoins le taux élevé du chômage, la mal-vie et la crise qui s'est creusée dans la société algérienne, il nie que ça "soit là les causes de la violence menées par un instinct revanchard". Ceux qui sont descendus dans la rue sont, en majorité, des jeunes qui "ont, certes, leurs problèmes", mais, dira-t-il, "ils ne sont pas touchés par la crise économique de par leur jeune âge". Sur les produits qui ont connu une hausse considérable des prix, M. Kablia dément leur rareté et dira que les "prix affichés chez les producteurs et les importateurs sont les mêmes". Il mettra cette hausse sur le compte de la spéculation et des nouvelles mesures prises par le ministère du Commerce, qui imposent, entre autres, plus de contrôle sur l'activité commerciale et exigent des factures aux différents intervenants de la chaîne de distribution. Evoquant la loi qui permet le recours à l'imposition, il a promis l'étude des mécanismes qui ont abouti aux dysfonctionnements dans la formation des prix, en rappelant la réunion interministérielle d'hier qui se penchera sur la question dans l'immédiat. Sur la situation sécuritaire, M. Ould Kablia dira qu'il y a un retour au calme. Il appellera, à cet effet, les jeunes qu'"ils sont les premiers perdants dans leur atteinte aux biens publics qui sont, en premier, les leurs". Il avouera, dans le même sillage, "la perte de repaires dont est victime le jeune algérien". Concernant le bilan des échauffourées, le ministre de l'Intérieur évoquera 300 blessés parmi les agents de l'ordre qui ont eu des "instructions quant à un maximum de prévention et un minimum de dégâts", car, dira le ministre, ces jeunes sont tout d'abord "nos enfants" et que les forces de sécurité sont là pour veiller au bien être du citoyen. Le bilan fait, en outre, état de deux morts. Le premier à Ain Lahdjel, M'sila, suite à "une tentative d'intrusion dans une commissariat de police" et un autre à Bousmaïl dont "on ignore encore les causes du décès". Des arrestations ont été, en outre, enregistrées et des clichés identifiants des coupables ont été pris, dira encore le ministre qui a assuré que ces actes ne peuvent rester impunis et que "la justice sera saisie". A une question sur l'inaction des partis politique dans la résolution de la crise, M. Ould Kablia a déploré le mutisme de ceux-ci ainsi que celui de la société civile qui n'a pas daigné appeler au calme, sans omettre de saluer les "citoyens sensés qui ont pris le parti de la paix en appelant les émeutiers à la raison et en prêtant main forte aux forces de l'ordre". Il prône, à cet effet, une politique de concertation et appelle les jeunes à ne pas voir seulement la moitié vide de la bouteille, en mettant en avant les progrès réalisés en matière de lutte contre le chômage, le logement ainsi que les différents dispositifs socio-économiques mis en place qui sont, dira Ould Kablia, "incontestables".