Le 2e sommet arabe économique et social, auquel participe le président de la République Abbelaziz Bouteflika, a vu l'ouverture de ses travaux, hier, à Charm El-Cheikh, en Egypte. De par son importance quant au renforcement de la coopération entre les pays arabes en matière de politiques économiques et sociales, plusieurs dirigeants arabes en prendront part. Le projet de déclaration de cette rencontre soumis, hier, réitère l'engagement des dirigeants arabes à mettre en œuvre les stratégies de développement adoptées lors du précédent sommet et leur détermination à aller de l'avant dans la promotion des sociétés arabes. Elaboré mardi par les ministères des Affaires étrangères, ce projet insiste sur la priorité de la sécurité alimentaire dans le monde arabe. L'autre priorité, note la déclaration, est la sécurité en eau pour les prochaines années d'autant que les retombées du changement climatique sont susceptibles d'avoir un impact négatif sur les ressources en eau. Le sommet s'attellera, entre autres, sur l'élaboration de stratégies de développement et la coopération avec les organisations régionales et institutions internationales. Ainsi, plusieurs questions préoccupant le monde arabe seront abordées parmi lesquelles figurent la lutte contre le chômage et la pauvreté, la dynamisation du commerce et des échanges fructueux entres ces pays et le développement des mécanismes du marché du travail dans les pays arabes. La fuite des capitaux, une question lancinante qui cause beaucoup de pertes aux économies arabes, sera aussi à l'ordre du jour dans le cadre des travaux de ce sommet. Des projets, visant la réalisation de la complémentarité économique arabe dont le projet de liaison maritime et la connexion des réseaux Internet arabes, seront également soumis. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a assuré, dans son allocution hier, que "les investissements interarabes sont le meilleur moyen de réaliser la complémentarité économique arabe et le développement économique escompté". Il a invité les pays arabes à "fournir plus d'efforts pour l'adaptation de leurs cadres législatifs et réglementaires pour plus d'investissements et une meilleure exploitation des capitaux arabes". "Nous devons consentir davantage d'efforts afin d'adapter nos cadres législatifs et réglementaires et leur conférer plus de flexibilité de manière à pouvoir ouvrir la voie aux investissements et aux capitaux arabes", dira-t-il. Insistant sur le fait que la complémentarité économique arabe nécessite la réalisation de ce qui a été prévu comme projets ainsi que l'amorce de nouveaux, le président de la République a affirmé que l'Algérie "se félicite du lancement de nouveaux projets qui seront adoptés lors du sommet de Charm El-Cheikh, notamment le projet de liaisons maritimes entre les pays arabes eu égard à l'importance du transport maritime qui couvre 90% du mouvement des marchandises dans le monde". "Le moment est venu de réhabiliter nos ports et de développer les liaisons maritimes interarabes afin d'être au diapason des ports internationaux développés et de pouvoir atteindre le niveau connu par le transport des marchandises au plan mondial", a-t-il ajouté. Abdelaziz Bouteflika a, en outre, affirmé qu'il convenait pour les Etats arabes d'oeuvrer selon des priorités en faisant preuve de pragmatisme et d'efficacité, estimant qu'"il n'est pas possible de réaliser tous les objectifs en même temps", notamment, a-t-il dit, en raison des disparités économiques d'un pays à l'autre. Il évoquera, également, la nécessaire intégration du monde arabe dans l'économie mondiale à travers l'établissement de relations de partenariat avec les institutions financières internationales qui permettent aux Etats arabes de tirer profit de leurs expériences et de leur savoir-faire. Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, qui relève une nouvelle approche dans la coopération entre les pays arabes, dira à ce sujet que "par le passé, on ne retenait que des questions politiques comme prioritaires, mais depuis deux ans (…) nous retenons des programmes économiques et sociaux". Il indiquera que "l'Algérie partage avec les autres pays arabes ce double défi, à savoir garantir la sécurité alimentaire et créer des postes d'emploi". Ce qui mènera, dira-t-il, "l'Algérie et les autres pays du monde arabe à développer des petites et moyennes entreprises (PME) dans différents secteurs, notamment ceux de l'agriculture, de l'industrie et des services". Rappelant que la question du développement des capacités des PME a été au cœur des décisions du sommet économique arabe du Koweït, tenu en janvier 2009, il précisera que l'évaluation, faite à Charm El-Cheikh, de la mise en œuvre de cette décision, "a permis de noter le fait que le monde arabe ne soit pas très loin de l'objectif de la création d'un fonds arabe de soutien aux PME". M. Medelci a, également, évoqué les questions du développement des infrastructures de base et de la mobilisation des ressources en eau dans le monde arabe en tant qu'objectifs du sommet de Koweït. "Nous devons capitaliser les expériences des pays arabes pour que l'accès à cette ressource se renforce davantage", a-t-il rajouté.