"Djazair Istithmar", une société par actions de droit public créée, en 2010, par la Cnep- Banque et la Banque Badr propose aux jeunes innovateurs désireux de convertir leurs inventions industrielles (produits ou procédés) en projets, un apport financier dénommé "Capital risque" consistant en la souscription au capital social de l'entreprise, par l'achat d'actions à concurrence de 49%, a fait savoir le représentant de cette société, Mammeri Yacine en marge d'un atelier sur l'innovation dans l'entreprise algérienne organisé à Tizi-Ouzou par la direction de la PME et de l'Artisanat. Pour rappel, un accord portant création d'El Djazair Istithmar, une société de capital investissement, a été signé, entre la Cnep-banque et la Badr (Banque de l'agriculture et du développement rural). C'est une institution financière dotée d'un capital social de 1 000 000 000 DA, créée par deux banques et ce, en application des dispositions de la loi du 24 juin 2006, définissant les conditions et le cadre d'activité de ce type de société ainsi que les modalités de sa création et de son fonctionnement. A noter aussi que cette initiative répond au projet de création de 200 000 petites et moyennes entreprises dans les cinq années à venir, une démarché initiée par le gouvernement. Dans cette perspective, plusieurs mesures ont été prises, parmi elles la création par les banques publiques de filiales de capital investissement et de leasing. Des mesures qui viendront compléter le nouveau fonds d'investissement. En lançant cet investissement, on ambitionne donc de démontrer aux investisseurs étrangers et nationaux la viabilité et le potentiel du secteur du capital investissement en Algérie, tant au travers d'opérations directes avec les PME algériennes soucieuses de développer leurs activités et d'ouvrir leur capital qu'au travers de fonds de capital investissement. Il faut souligner que l'activité de capital investissement n'a été autorisée que récemment en Algérie, contrairement aux autres pays. Une loi a été promulguée il y a trois ans et les textes d'application n'ont été publiés qu'en février 2008. Pour ce qui est de la problématique de l'innovation, le directeur des brevets au niveau de l'Inapi a indiqué à la même occasion que sur 700 à 800 brevets d'invention délivrés annuellement par l'Institut national algérien de la propriété industrielle, "seuls 10% appartiennent à des chercheurs et/ou entreprises nationales". "Les chercheurs et entreprises algériennes ne se bousculent pas pour le moment à nos portes pour breveter leurs innovations, afin de se protéger contre la contrefaçon et l'usage frauduleux de tiers", a déploré Mohamed Hadjouti, "Le gros des titres de protection de la propriété industrielle délivrés par l'Inapi, sont détenus par des opérateurs économiques étrangers activant sur le sol national", a-t-il relevé. Lors de cette rencontre, à laquelle ont été conviés des chefs d'entreprises, des chercheurs, des organisations professionnelles, des banques et autres partenaires, la directrice du secteur de la PME et de l'Artisanat, a révélé l'existence d'un projet consistant en la création d'une "pépinière d'entreprises" , dont la mission consistera, a-t-elle dit, à "héberger et accompagner les porteurs de projets innovants, dans leur évolution, afin d'en assurer le succès et la pérennité". L'université de Tizi-Ouzou compte se doter d'un projet similaire, une sorte d'incubateur, pour la "valorisation des résultats des recherches effectuées par ses 23 laboratoires, dans le but d'en faire profiter l'entreprise algérienne en apportant des solutions concrètes à ses problèmes, ce qui suppose la mise en place d'un partenariat durable entre l'université et les entités économiques", a souhaité le vice-recteur chargé de la recherche au niveau de cette université.