Le secrétaire général du syndicat national du personnel du paramédical, Lounès Ghachi, a affirmé, hier, que la grève illimitée à l'appel du syndicat a été "largement suivie" au niveau des différents établissements sanitaires publics du pays et ce, "en dépit des pressions exercées par l'administration". La grève, a-t-il dit, se poursuivra jusqu'à "l'aboutissement des revendications restées à ce jour lettres mortes malgré les engagements pris par le ministère de tutelle". Il a appelé, à ce propos, à la levée des sanctions imposées à certains responsables du syndicat national à l'intérieur du pays. De son côté, le secrétaire général du syndicat de l'hôpital Mustapha-Pacha, Kamel Touri, a affirmé, lors d'une séance extraordinaire tenue avec les travailleurs de l'établissement, que l'administration a "interdit l'affichage à l'intérieur de l'hôpital" et a tenté de semer "la division" parmi le personnel paramédical. L'administration, a-t-il avancé, a menacé de procéder à des retenues sur salaires et à des licenciements si les travailleurs ne regagnaient par leur poste de travail, qualifiant la grève de "non règlementaire". Dans les établissements sanitaires de Kouba et de Hussein Dey, les travailleurs ont organisé deux meetings à l'intérieur des hôpitaux mêmes. Les travailleurs soulignent le retard accusé dans la promulgation de leurs statuts élaborés récemment par les commissions conjointes, rejetant le classement tel que proposé par le ministère de la Santé. La secrétaire générale du syndicat de l'hôpital de Hussein Dey, Rachida Haroun, s'est "indignée de l'exclusion du corps paramédical de la formation universitaire et sa non-intégration dans le système LMD". Il est utile de rappeler, dans ce sens, que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, avait indiqué, lundi, que les préoccupations des paramédicaux ont été officiellement prises en charge. "Le ministère lance un appel solennel à l'ensemble des paramédicaux pour les informer que leurs préoccupations ont été officiellement prises en charge et qu'ils doivent accomplir honorablement leur mission dans l'intérêt du malade", a déclaré M. Ould Abbès, lors d'une visite d'inspection à l'établissement public hospitalier de Birtraria Djilali-Belkhenchir (Alger). Il a ajouté que le ministère a été fidèle à ses engagements en prenant en charge les doléances des paramédicaux, mais a été surpris par l'appel à la grève du syndicat algérien des paramédicaux (SAP) du 1er et 2 février, déclarée par la justice "injustifiée" et "illégale". Hier, un communiqué du ministère de tutelle a rappelé que conformément aux engagements pris auprès de l'ensemble du corps des paramédicaux, lors des nombreuses rencontres avec le Conseil national du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), le nouveau projet de statut avec LMD (Licence, Master, Doctorat) et la classification à la catégorie11 a été déposé à la Direction générale de la Fonction publique avant le premier appel à la grève du 2 février 2011. Le ministère considère donc que les grèves du 2 février ainsi que celle d'hier "totalement injustifiées et ont été déclarées illégales par la justice car non fondées". R. N.