En dépit des multiples assurances et déclarations de la tutelle, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a maintenu sa grève illimitée entamée hier, au niveau national. «Nous voulons connaître notre situation.» Cette déclaration émanant d'un membre du SAP traduit la situation «floue» des paramédicaux. Dans une déclaration, Rouchich Riadh, estime que «la tutelle n'a pas poussé le travail très loin, vu qu'il n'y a pas de concret». Interrogé sur le maintien de cette grève malgré les dernières assurances de Ould Abbès, le syndicaliste rétorque, non sans ironie, que «trois ministres ont donné leur accord pour ce statut mais aucun n'a fait quelque chose de concret». Ainsi le Sap ne veut plus croire aux promesses sans lendemain. «Ould Abbès a affirmé que la situation est réglée, mais c'est peut-être au niveau de son ministère et pas au niveau de la fonction publique», a déclaré M. Rouchich avant d'enchaîner: «Jusqu'à la dernière réunion avant-hier, le statut n'était pas fait. Ce qui est normal puisque le ministère ne dispose pas des documents nécessaires pour la mise en œuvre de ce statut. Je cite notamment l'ancrage juridique entre le ministère de la Santé et celui de l'Enseignement supérieur et les décrets instituant la transformation des écoles de formation en instituts rattachés au département de l'enseignement supérieur.» Cela dit, l'accord d'Ould Abbès, tout comme celui de ses prédécesseurs ne suffirait que s'il est raccordé aux institutions partenaires dans la mise en œuvre des décisions prises en réponse aux revendications exprimées. Le secrétaire général du syndicat Lounès Ghachi avait affirmé à l'issue de la rencontre qu'il a eue dimanche dernier avec Ould Abbès qu'il ne «croyait pas le ministre» et que «le SAP veut des engagements écrits». Les revendications du syndicat sont la promulgation du statut particulier, l'instauration du système LMD et rendre effectives les décisions de réintégration des cadres syndicaux suspendus. Toutefois, notre interlocuteur certifie que la dernière rencontre de wilaya tenue il y a quelques jours, relève «une grande mobilisation» de la part de la base. M. Rouchich a tenu à préciser cependant que les paramédicaux ne font pas cette grève de gaieté de cœur, ni ne veulent mettre en danger les malades. A rappeler que le personnel paramédical avait déjà observé une grève de deux jours au début du mois en cours, suivie à près de 90% selon le syndicat, soit la majorité des 100.000 membres du syndicat. De son côté, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a assuré lundi que “les préoccupations” des paramédicaux avaient été “officiellement prises en charge”. Selon lui, le personnel paramédical “doit accomplir honorablement (sa) mission dans l'intérêt du malade”. Le ministre, cité par l'APS, s'est dit “surpris par l'appel à la grève du SAP des 1er et 2 février, déclarée par la justice d'injustifiée et d'illégale”, tout comme celle commençant le 8 février. L'Algérie compte 300 hôpitaux généraux, 14 Centres hospitalo-universitaires (CHU) et 1.200 polycliniques. Le personnel paramédical qui y exerce compte environ 100.000 salariés, selon le syndicat.