Le Forum international de l'énergie (IEF), qui se réunit aujourd'hui à Riyad, rassemble régulièrement depuis vingt ans les principaux pays producteurs et consommateurs de la planète pour renforcer leur coopération et conforter le bon fonctionnement des marchés énergétiques. Plus de 90 pays vont se pencher sur la volatilité des cours du pétrole, la transparence des marchés de l'énergie et les liens entre marchés physiques et marchés financiers. Cette réunion ministérielle extraordinaire, à laquelle participera le ministre de l'Energie et des Mines M. Youcef Yousfi, marquera le vingtième anniversaire du Forum international de l'énergie, la principale enceinte de dialogue entre pays producteurs et consommateurs. Elle devrait donner lieu à la signature d'une charte visant à renforcer la coopération entre les uns et les autres et à réduire l'instabilité des marchés pétroliers, une problématique qui rejoint les préoccupations de la présidence française du G20. L'IEF, qui convie de façon informelle les ministres de l'Energie des pays participants, s'est réuni pour la première fois en 1991, sous la coprésidence de la France et du Venezuela, en partie en réaction à l'impact sur les marchés pétroliers de la Guerre du Golfe. En vingt ans, douze éditions du Forum se sont tenues, la dernière s'étant déroulée en mars 2010 à Cancun (Mexique). L'IEF s'est entre-temps doté d'un secrétariat permanent, basé à Riyad en Arabie Saoudite. L'IEF associe sous sa bannière l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui défend les intérêts des pays consommateurs, fournissant ainsi un espace de dialogue à ces deux institutions à l'origine fortement antagonistes. Les géants du monde en développement - Chine, Inde, Brésil ou encore Afrique du Sud -, ainsi que la Russie, premier producteur de pétrole brut de la planète, ont rejoint l'initiative, ainsi que nombre de pays émergents. Après la réunion ministérielle de Riyad, le 13e Forum est programmé pour 2012 au Koweit. L'objectif affiché par le Forum est d'offrir, lors de rassemblements au moins tous les deux ans, "un dialogue ouvert et informel, à la fois politique et technique, sur les enjeux énergétiques mondiaux", et de confronter les vues, par nature divergentes, entre les pays producteurs et consommateurs. Parmi les enjeux majeurs inscrits à l'agenda de l'IEF figurent les questions de sécurité énergétique mais aussi de transparence des marchés, confrontés ces dernières années à une volatilité croissante des prix. Ses détracteurs soulignent toutefois que les discussions du Forum, non contraignantes, n'ont guère enrayé jusqu'à présent l'instabilité des marchés. L'IEF est chargé depuis 2002 de coordonner la Joint Oil Data Initiative (JODI), projet de constitution d'une base de données répertoriant les statistiques énergétiques de 98 pays. L'initiative est née du constat que l'absence de statistiques transparentes et fiables alimentait la volatilité des marchés pétroliers, au détriment des consommateurs comme des producteurs. Cependant, selon le dernier rapport sur JODI, 28 pays n'ont fourni que des données partielles, incomplètes ou d'une transparence relative. C'est le cas notamment de la Chine, de la Russie ou de la Libye. Dans le cadre du Forum mondial de l'énergie, plus de 90 pays se réunissent à Riyad, en Arabie saoudite, pour examiner les moyens de stabiliser les prix du pétrole. Des questions relancées par l'écart de prix anormal entre le WTI et le brent de la mer du Nord. Dans ce cadre, la divergence de prix entre le pétrole aux Etats-Unis et en Europe sera sans doute dans tous les esprits. Vendredi, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 102,50 dollars, en baisse de 7 cents, à la suite du resserrement de la politique monétaire de la Chine et malgré la tension dans les pays arabes. Le prix du baril de " light sweet crude " pour livraison en avril s'élevait lui à 89,71 dollars (+ 87 cents). Cet écart de près de 13 dollars constitue une anomalie. Le West Texas Intermediate (WTI), le prix de référence du marché américain, est traditionnellement plus élevé que le brent de 2 à 3 dollars.