Dans son intervention lors du Forum international de l'énergie (IEF) qui s'est tenu les 30 et 31 mars à Cancun, consacrée à "la volatilité des marchés et les incertitudes impactant l'investissement", le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil a déclaré que la spéculation est un facteur d'instabilité des marchés énergétiques affectant les prix et les investissements dans ce secteur. Et de souligner que cette instabilité est "illustrée par les surplus de capacités de production et une pression à la baisse sur les prix". A cette occasion, le ministre a voté, au nom de l'Algérie, l'adoption de la " Déclaration de Cancun" visant un renforcement institutionnel du dialogue énergétique afin de contribuer à la réduction de la volatilité des marchés. Cette déclaration a été préparée par un groupe de travail composé de représentants de onze grands pays producteurs et consommateurs d'énergie dont l'Algérie. le ministre a également indiqué que l'Algérie va recommander une réduction de la production de gaz "le 19 avril à Oran, au Forum des pays exportateurs de gaz", car le prix actuel à 4 dollars sur le marché spot "n'est pas viable". Le niveau actuel du prix du brut convient aux producteurs comme aux consommateurs, mais sa stabilité n'est pas garantie, en raison de l'incertitude sur la reprise économique et des troubles dans des pays producteurs comme l'Iran, l'Irak ou le Nigeria. Les producteurs de gaz naturel ont manifesté à Cancun leur volonté d'une revalorisation de son cours. Notons que les travaux du Forum international de l'énergie ont plaidé pour un marché mondial plus "transparent" en vue de réduire "l'instabilité" des prix du brut. "La déclaration ministérielle de Cancun a décidé de renforcer le dialogue entre producteurs et consommateurs (...) pour réduire l'instabilité des marchés de l'énergie", a annoncé le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minières, Ali Bin Ibrahim Al Naimi, en concluant les travaux du IEF dans la station balnéaire de la côte caraïbe. "Les marchés de l'énergie doivent être aussi transparents que possible" et "de meilleures informations" doivent permettre une meilleure compréhension du comportement des prix" et "des réactions de régulation appropriées", affirme la déclaration finale, signée par 66 pays. Les marchés sont encore sous le coup du "yo-yo" des prix depuis la dernière réunion du Forum en 2008: record à la hausse à 147 dollars le baril, puis chute à 32 dollars durant la crise économique mondiale et rétablissement autour de 80 dollars actuellement. "Le cours a échappé à tout contrôle fin 2008 en raison de la spéculation", a accusé le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Libyen Abdalla Salem El Badri. Pour stimuler la "transparence" et la "solidarité énergétique", les acteurs présents à Cancun ont décidé de rédiger une "charte" qui encadrera le dialogue producteurs-consommateurs. Son texte doit être rédigé d'ici un an et approuvé par les ministres. La déclaration de Cancun "est très importante, c'est un signal fort", a souligné le vice-ministre britannique de l'Energie et du changement climatique Philip Hunt. Par ailleurs, les participants à ce forum, étaient unanimes sur le besoin de développer les énergies nouvelles, mais aussi sur l'évidence que le pétrole et le gaz continueront de dominer le marché pendant des dizaines d'années. Pendant deux jours, les représentants de 64 pays et de 16 organisations internationales se sont réunis dans le cadre du forum, avec pour objectif de discuter des moyens permettant d'améliorer la transparence du marché, de manière à assurer la stabilité des prix. Lundi, le FIE a dévoilé l'Initiative des données pétrolières conjointes (JODI), une base de données sur la production et la consommation pétrolière capable de renouveler de façon régulière les statistiques fournies par 100 pays, afin d'augmenter la transparence des informations, maintenir la stabilité des prix du pétrole et réduire la spéculation. En outre, les participants ont aussi des questions environnementales, dont la technologie de la capture du carbone.