Le Congrès devrait s'entendre cette semaine pour éviter une cessation des activités de l'administration américaine ("shutdown") et ses conséquences néfastes sur l'économie, grâce à un possible accord sur les dépenses publiques avant le 4 mars à minuit. L'actuelle loi des finances court jusqu'à vendredi soir, mais il reste à finaliser un compromis entre la Chambre des représentants à majorité républicaine et le Sénat aux mains des démocrates pour prolonger le financement de l'administration. Les républicains du Congrès, grands vainqueurs des élections législatives de 2010, sont décidés à tailler dans les dépenses publiques. Ils bataillent depuis des semaines avec les alliés démocrates du président Barack Obama, hostiles eux à des coupes drastiques. Le Congrès devrait s'entendre cette semaine pour éviter une cessation des activités de l'administration américaine ("shutdown") et ses conséquences néfastes sur l'économie, grâce à un possible accord sur les dépenses publiques avant le 4 mars à minuit. Vendredi, les conservateurs ont présenté un projet de loi de finance d'une durée de deux semaines -le temps de négocier pour le plus long terme- contenant quatre milliards de dollars de coupes budgétaires. Ces coupes, qui font déjà partie des propositions de Barack Obama, ont semblé satisfaire les démocrates. Sans accord, les conséquences d'un "shutdown" de l'administration pourraient être nombreuses: des centaines de milliers d'employés fédéraux au chômage technique, des prestations sociales suspendues, des millions de touristes refoulés aux portes des musées. Seuls les services vitaux de l'Etat fédéral, comme ceux liés à la sécurité, fonctionneraient. "Par égard pour notre peuple et notre économie, nous ne pouvons pas nous permettre d'aller vers une impasse", a déclaré samedi le président Obama dans son allocution radiophonique hebdomadaire, appelant démocrates et républicains à s'entendre et promettant de travailler avec les deux partis afin d'aboutir à ce qu'il a qualifié de "budget responsable qui taille dans les dépenses que nous ne pouvons pas nous permettre". Nous devons "travailler ensemble pour tailler dans les dépenses" du gouvernement, a aussi estimé le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner, dans des extraits d'un discours qu'il devait prononcer dans la soirée devant une association de radios chrétiennes, tout en rappelant que la dette publique dépassait les 14.100 milliards de dollars et qu'elle représentait une "menace mortelle" pour le pays. En 1995 et 1996, un bras de fer similaire entre les républicains du Congrès et le président démocrate Bill Clinton avait mené à deux cessations des activités de l'administration, pendant cinq, puis 21 jours. A l'époque, l'opinion publique avait rejeté la faute sur les républicains et M. Clinton avait été réélu à la présidentielle de 1996. L'issue de la nouvelle passe d'armes budgétaire au Congrès sera donc cruciale pour les deux partis en vue des élections de 2012. Les démocrates du Sénat -les seuls en mesure de bloquer les projets républicains- ont noté que la proposition des conservateurs ne contenait pas les "mesures extrêmes" proposées auparavant comme celles visant la sécurité des frontières ou la recherche contre le cancer. De son côté, le leader de la minorité républicaine du Sénat Mitch McConnell a estimé que la "voie (était) ouverte" pour régler la question avant le 4 mars. Au delà de l'accord à court terme, les deux camps devront s'entendre pour financer l'Etat fédéral jusqu'à la fin de l'exercice budgétaire 2011 qui se termine le 30 septembre. Les démocrates travaillaient vendredi à un projet dans lequel ils consentiraient à des coupes budgétaires dès cette année -pour les sept derniers mois de l'exercice budgétaire 2011- contrairement à leurs objectifs initiaux.