Le président des Etats-Unis, Barack Obama, poursuit son forcing pour faire avaliser le plan de relance qui doit faire sortir l'économie américaine de la récession. Il ne se passe pas un jour sans qu'il ne lance un avertissement sur la gravité de la crise. Cette méthode est conçue pour faire adopter rapidement le plan de relance et surtout arriver à le faire promulguer avant le 16 février. Commentant le recul du PIB américain pour le dernier trimestre de l'année 2008, le président Obama a estimé que le « désastre se poursuit » et ce, juste après avoir qualifié de « honteuses » les primes octroyées à Wall Street. Les établissements de Wall Street ont versé des primes s'élevant à près de 18,4 milliards de dollars pour l'année 2008 au moment où elles demandaient l'aide de l'Etat pour éviter la faillite. Une situation anachronique que l'ancienne équipe de la Maison-Blanche a évité de gérer. D'ailleurs, le nouveau Président a critiqué le manque de transparence dans la gestion des 700 milliards de dollars alloués par l'Administration républicaine aux établissements financiers pour éviter la faillite des banques. Ce forcing s'est accompagné d'une nouvelle offensive concernant la relance du crédit, le plus grand obstacle à la reprise de la croissance. Sans donner plus de détails, le président Obama a déclaré samedi que le secrétaire au Trésor allait annoncer « une nouvelle stratégie qui ravivera notre système financier et fera circuler le crédit vers les entreprises et les familles ». Cette stratégie devrait aider les propriétaires à payer les traites de leur maison et relancer ainsi la machine avec les entreprises qui vont récupérer leur argent. Le plan a déjà été adopté par la Chambre des représentants mercredi dernier par 244 voix contre 188. L'original du plan a subi un petit changement opéré par le bureau du Congrès, qui a estimé le montant du plan à 819 milliards de dollars, alors que le montant initial proposé était de 825 milliards de dollars. Cette adoption a été permise grâce à la majorité que détiennent les démocrates au Congrès depuis les élections du mois de novembre passé. Les républicains ont proposé un plan alternatif basé surtout sur les allégements d'impôts plutôt que sur les investissements publics. Le plan a été préparé avant l'investiture du président Obama par les démocrates du Congrès, en collaboration avec l'équipe des économistes du Président. Le vote de la Chambre des représentants est la première étape et le texte doit aussi avoir l'aval du Sénat pour atterrir sur le bureau du Président. Le président des Etats-Unis a promis de promulguer le nouveau plan à la mi-février pour répondre à l'urgence de la situation. Juste après l'adoption par la Chambre des représentants, le Président a appelé le Sénat à adopter le plan. Les républicains membres du Sénat ont déjà fait savoir qu'ils s'opposeraient au plan de relance en considérant que les dépenses prévues seraient un gâchis d'argent. Par principe, les républicains s'opposent aux dépenses publiques et privilégient surtout les allégements d'impôts.