Le prix du pétrole a accentué sa hausse en février à 103,50 dollars pour le baril de Brent (pétrole de la mer du Nord), relève l'INSEE, l'institut français de la statistique. C'est 7,4% de plus qu'en janvier, mois au cours duquel la progression avait été de 5,1%. Ramené en euros, le prix du baril augmente moins fortement, soit 5,1% en février conte 3,9% en janvier, en raison de la hausse de l'euro face au billet vert (+2,1%). "Les tensions politiques au Moyen-Orient font craindre des tensions sur l'offre alors que la demande reste dynamique, et que le marché physique est déficitaire", explique l'INSEE. Hier, et après être tombé sur les 113 dollars en matinée, le cours du Brent est remonté vers les 115 dollars ce midi. Vers 13 heures, le baril de Brent de Mer du Nord d'échéance avril cédait 0,1% à 114,9 dollars, quand le WTI américain de même livraison reculait de 0,3% à 105,2 dollars. Les combats se poursuivent en Libye, d'où des informations plus ou moins précises parviennent au compte-gouttes. Le Royaume-Uni et la France soutiennent actuellement l'idée d'une zone d'exclusion aérienne - ce qui équivaut à un acte de guerre - au-dessus de la côte libyenne. Il s'agirait d'empêcher l'aviation loyale à Mouammar Kadhafi d'attaquer les positions rebelles. Le soulèvement anti-Kadhafi semble en effet moins bien armé et moins entraîné que les forces loyalistes. Dans un point daté du 4 mars, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) estimait que de 500.000 à 600.000 barils de brut avaient quitté quotidiennement les ports libyens la semaine précédent cette communication. Selon l'EIA, en janvier 2011, la Libye avait exporté en moyenne 1,49 million de barils/jour, chiffre qui a donc chuté de 63% depuis lors. L'Arabie saoudite s'était engagée à mobiliser ses capacités de production excédentaires pour compenser la disparition d'une partie de la production libyenne du marché. Selon des courtiers, l'OPEP, cartel pétrolier regroupant une douzaine de pays - dont la Libye et l'Arabie saoudite - discuterait d'une éventuelle hausse de sa production officielle. Ce qui serait une première depuis début 2009. Du côté des stocks américains que l'Energy Information Agency (EIA) fédérale publiera demain, le consensus table sur une hausse des stocks de brut de l'ordre d'un million de barils. En revanche, ceux d'essence devraient sensiblement reculer.