Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International, ancien conseiller et directeur d'Etudes Ministère Dans une déclaration faite le 11 mars 2011, à l'occasion de la 30e Conférence de l'Energie à Houston (Etats Unis), pour le Ministre algérien de l'énergie, les réserves en gaz de l'Algérie s'élèveraient à environ 25.000 milliards de mètres cubes gazeux, s'agissant des réserves toutes catégories de gaz confondues, les réserves de gaz conventionnel étant évaluées à 15.000 et celles du gaz non conventionnel à 10.000 à la fin de l'année 2010, mais sans indiquer le cout de son exploitation, les recherches dans ce domaine étant presque inexistantes en Algérie. Ces données qui engagent la sécurité du pays sont -elles crédibles sachant que le pays qui recèle les plus grandes réserves de gaz naturel dans le monde est la Russie avec plus de 45.000 milliards de mètres cubes, 35% des réserves mondiales suivi de l'Iran ( 16%) et du Qatar (11%) sans compter le Nigeria avec 5.191 milliards de mètres cubes. C'est l'objet de cette modeste contribution. 1.-Le ministre de l'habitat annonce plus de 2 millions d'emplois dans l'habitat entre 211/2014; le Ministre du travail un taux de chômage en baisse de 11% fin 2010 et le Ministre de la prospective une baisse du taux d'inflation de moins de 4,5%. Ces Ministres déconnectés tant des réalités internationales que locales vivent-ils en Algérie ou dans une autre planète? Ces declarations utopiques qui discréditent l'image de l'Algérie posent cette question: y a-t-il un pilote à bord pour orienter la politique socio-économique? Dans cette brève contribution, je m'intéresserai aux déclarations du Ministre de l'Energie du fait que les hydrocarbures représentent 98% des exportations et couvrent environ 75% des besoins des entreprises et des ménages, l'économie algérienne étant une économie totalement rentière. Qu'en est -il en réalité des réserves de gaz en Algérie ? Selon le Oil and Gas Journal, en date du 27 octobre 2010 les réserves de gaz naturel de l'Algérie sont de l'ordre de 159,1 TCF (Trillion Cubic Feet) ou 4455 milliards de mètres cubes. Ainsi l'Algérie serait la dixième plus grande réserve du monde et la deuxième en Afrique. Hassi R'Mel (découvert en 1956) est le plus grand champ gazier algérien. Environ plus de la moitié du total de la production de gaz naturel de l'Algérie est issues de ce champ (70% en 2009). Ces réserves (prouvés) sont évaluées à 85 Tcf. Le reste des réserves de gaz naturel se trouve dans des champs associés (Pétrole) et non associés dans les régions du sud et du sud-est du pays. Si l'on prend d'autres sources plus récentes, au club arabe de l'énergie à Beyrouth le 8 janvier 2011, Aissaoui de l'APICORP ancien cadre du Ministère algérien de l'Energie a présenté une communication sur le gaz naturel des pays du MENA en ce qui concerne les réserves. Ainsi le remplacement des réserves de gaz du MENA a chuté à son plus bas niveau de 16 fois les réserves initiales en 1992 et 13 fois les réserves initiales en 2002 à seulement 2 fois les réserves initiales en 2010. Le remplacement des réserves de gaz naturel par pays situe l'Algérie en négatif à coté de l'Iran qui a remplacé prés de 4 fois ses réserves initiales. Les datas prises en compte sont puisés entre autre des statistiques de BP. L'évaluation de la durée de vie des réserves existantes sur la base des productions de 2010 donne encore 45 ans au gaz algérien. En considérant le gaz conventionnel qui peut être encore découvert, les estimations sont de 1387 milliards de M3 pour des réserves prouvées de 4500 milliards de M3 et une production cumulée de prés de 1900 milliards M3 à 2009. Cependant les projections de l'APICORP donnant 45 ans de réserves se basent sur une fourchette de prix international telle que contenue dans les contrats à moyen terme, une exportation et consommation intérieure statique de l'année 2009, sous estimant la fois les projections d'exportation du Ministère algérien de l'énergie, les demandes de révision à la baisse du prix du gaz par les partenaires étrangers (notamment Italie ,Espagne et certainement gaz de France ) et la consommation intérieure selon une vision dynamique qui serait multipliée par trois horizon 2020. 2.-Les exportations prévues entre 2014/2016 ont été estimées à 85 de milliards de mètres cubes gazeux et 40 pour la consommation intérieure dernières estimations d'aout 2010 dont le CREG a revu à la baisse la consommation par rapport à son précédent rapport, soit 135 donnant un déficit de 25 milliards de mètres cubes gazeux. Si l'on part de l'hypothèse d'une production de 100 milliards de mètres cubes gazeux, et comme les prévisions d'exportations seraient de 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2020 et dans une perspective dynamique de développement allant vers 60 milliards de mètres cubes gazeux de consommation intérieure, selon les estimations du CREG cela donnera un déficit de 60 milliards de mètres cubes gazeux , donc d'une découverte additionnelle durant cette période d'un volume plus élevé soit plus de 70% de la production actuelle. En cas d'un développement in terne plus intensif de l'Algérie ce qui est souhaitable l'écart serait encore plus grand. Par ailleurs, et en prenant par hypothèse une stabilisation des coûts, toute augmentation des coûts réduisant également la durée de vie des réserves en termes de rentabilisé financière compte tenu de l'évolution des vecteur prix au niveau international , le prix devrait être entre 14/15 dollars le million de BTU pour le gaz naturel liquéfié - GNL- (coût et transport) et 10/11 dollars pour le gaz naturel par canalisation - GN- ( Medgaz- Galsi) pour l'exploitation de 4300 milliards de mètres cubes gazeux ( 10% de gisements marginaux étant non rentables à soustraire) donnant entre 25/30 ans de durée de vie ( exportation plus consommation ).Si le vecteur prix est de 6/7 dollars le million de BTU, la durée de vie est à diviser par deux soit environ 15/16 ans. Si le prix est de 4/5 dollars comme cela se passe sur le marché spot, la durée de vie serait entre 10/12 ans c'est à dire en 2020. Ainsi, l'Algérie pourrait faire face à une grave crise interne de gaz dans les huit prochaines années, si le prix international se maintient à son niveau actuel ainsi que les actuelles prévisions d'exportation, étant dangereux de sacrifier la consommation intérieure posant la problématique de la sécurité nationale. Cette inquiétude est d'autant plus justifiée que les exportations de gaz algérien n'ont pas dépassé 54,5 milliards de m3 en 2009, fort loin de l'objectif de 85 milliards de m3 pour 2012. La concurrence du marché spot et des retards dans certains projets dont celui Gassi Touil, qui devait entrer en production justement en 2009 expliqueraient le recul de 2009 selon des sources internationales alors que le rythme des exportations annuelles de gaz naturel tournait autour des 64 milliards de m3 par an, depuis 3 ans, en attendant l'entrée en production de nouveaux gisements gaziers. 3.-Mais, je précise que ces taux n'étant pas fixes étant fonction d'autres découvertes dans le monde qu'en Algérie où l'on pourrait assister soit à leurs baisses ou leurs hausses. Selon les statistiques du pétrolier britannique british Petroleum, l'Algérie bine que n'ayant que 2,5% des réserves mondiales en gaz contre moins e 1% pour le pétrole, restera, du moins à court et moyen terme, l'un des fournisseurs majeurs en gaz de l'Europe notamment après la mise en service des gazoducs Medgaz et Galsi.