L'Algérie dispose-t-elle encore d'importantes réserves de pétrole et de gaz ?. C'est sur cette question que l'expert, Abderrahmane Mebtoul s'est penché récemment pour souligner la multiplicité des déclarations à ce sujet. Il indique, à ce propos, que les récentes déclarations d'un expert démentant catégoriquement les propos du ministre de l'Energie et des Mines et le président-directeur général par intérim de Sonatrach, qui avaient déclarés officiellement que des découvertes importantes de gaz ont été réalisées à Tiaret et dans d'autres régions, nuisent à l'image internationale de l'Algérie, surtout que les hydrocarbures représentent 98% des recettes en devises, permettent le fonctionnement de la majeure partie des secteurs de l'économie nationale via la dépense publique. Il estime que cet expert affirme que les réserves de gaz ne seraient pas de 4500 milliards de mètres cubes gazeux (qui étaient d'environ 3% des réserves mondiales) mais ne seraient à fin janvier 2010 que de 2500 milliards de mètres cubes. Ainsi, si pour le pétrole, le consensus, à moins d'un miracle d'une découverte à l'instar de Hassi Messaoud, est que l'épuisement serait dans 16/18 ans (fonction du vecteur prix et coût), pour le gaz cette nouvelle donne, si elle venait à être vérifiée, donnerait au vu des exportations prévues de 85 milliards de mètres cubes de gaz en 2012 et d'environ 65/70 milliards de mètres cubes pour la consommation intérieure -2015- également un épuisement dans 16/18 années et l'Algérie ne pourrait remplir ses engagements internationaux pour ses contrats à moyen et long termes. Alors, pourquoi pousser vers cet l'épuisement accéléré sacrifiant la consommation intérieure ? M. Mebtoul pense qu'il appartient donc au ministère de l'Energie et des Mines et à la direction de Sonatrch d'éclairer l'opinion publique, soit de confirmer ces informations soit de les démentir catégoriquement. Pour cela, ces responsables doivent montrer clairement que les données qu'ils annonçaient en 2002, de 4500 milliards de mètres cubes de réserves de gaz, données reprises par le même ministère en 2009, au vu des exportations et de la consommation intérieure durant cette période, (devant donc soustraire ces quantités) que de nouvelles découvertes rentables entre 2002/2009 ont été réalisées. Car, précision de taille, pour éviter la polémique inutile, les gisements ne sont rentables financièrement qu'en fonction de la durée de leur vie, du coût d'exploitation, (un débat sur les coûts est stratégique, permettant une gestion transparente de Sonatrach car la publication de comptes consolidés par Sonatrach a peu de significations), du vecteur prix au niveau international, tenant compte de la concurrence et des énergies substituables, et en prenant en compte également la concurrence du gaz non conventionnel qui a fait chuter récemment les prix sur le marché libre. Car l'on peut découvrir des milliers de gisements mais non rentables.