C'est une pluie de prix qui s'abat sur le court métrage "Garagouz" de Abdenour Zahzah. Poche pleine de trophées, à peine Zahzah avait-il mis dans son listing le poulain d'or du court au récent festival de Ouaga, (FESPACO) qu'il ajoute une perle de plus à son pathétique triomphe : il vient de décrocher toujours pour son succulent, "Garagouz ", le Grand prix international, "Regard sur le court " au Saguenay International Short Film Festival (Canada), selon un communiqué du producteur du film, Yacine Laloui. Saguenay International Short Film Festival, clos samedi, est considéré comme un festival de référence dans la catégorie du court métrage. "Garagouz" produit en septembre 2010, cumule avec cette dernière distinction, neuf prix internationaux. "Garagouz" revenait du 28ème Festival tous courts d'Aix en Provence (France) en décembre dernier avec deux trophées : le Prix du public et le Prix du jury jeune selon son producteur Yacine El Aloui, qui a entre autres produit, " Mascarade " de Lyès Salem. Ce court métrage de 24 minutes produit en septembre 2010, avait ainsi cumulé 3 prix en moins de trois mois, le premier étant le Prix du public du Midi Libre lors de la 32ème édition du Festival du cinéma méditerranéen de Montpellier en octobre. Le récit de ce film qui raconte les déboires d'un père marionnettiste et de son fils apprenti qui sillonnent les villages algériens "pour y apporter un peu de joie et de rêve", ressemble étrangement à la fabuleuse fable d'Hector Mallot, "Sans famille ". A bord de leur camionnette bleue, le père et le fils comme Vitalis et Rémi dans " Sans famille " sillonnent les routes abruptes de l'Algérie profonde pour apporter de la chaleur aux petits cœurs blessés. Distraction, magie, les deux troubadours généreux sont tout comme Rémi confrontés à la dure réalité de certains individus incultes, aveuglés par leur ignorance ou par leur obscurantisme. Les deux artistes devront transcender l'amertume des écueils de l'existence pour poursuivre leur noble mission contre vents et marées. Garagouz était visible novembre dernier à la filmathèque Zinet de Riad El Feth. Abdenour Zahzah avait alors confié lors de cette projection que " ce film est un hommage à ces gens qui n'ont pas abandonné leur métier malgré des pressions sociales, politiques ou autres en soulignant que "le sujet du film est la résistance par la culture, que ce soit l'écriture, le théâtre ou le cinéma ou toute autre activité". Le court métrage réalisé avec le soutien du Fonds d'aide aux techniques et à l'industrie cinématographique (FDATIC) du ministère de la Culture et le concours de l'Institut culturel italien d'Alger participerait à Kiev au 40e Festival international du cinéma, où il est nominé pour la meilleure mise en scène par l'Académie des arts de l'Europe.