L'Emirati Aabar investments ainsi que les constructeurs automobiles allemands Mercedes-Benz et Daimler, ont élargi leur investissement dans l'industrie automobile en Algérie. Ainsi, un protocole d'accord a été signé, hier, au siège du ministère de la Défense nationale avec la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Cet accord rentre dans le cadre du renforcement des relations de coopération algéro-émiratie-allemande dans le domaine de l'industrie militaire. Il porte sur la modernisation et l'extension de la plate-forme de production de véhicules industriels située à Rouiba. Dans ce sens, les signataires de l'accord ont convenu de créer, dès cette année, une société commune algéro-émiratie, avec comme partenaire technologique le groupe Daimler, portant sur la fabrication de véhicules industriels de marque Mercedes-Benz, sur le site de la SNVI à Rouiba. Celle-ci devra, dès les premières années, et après remise à niveau des installations, produire 8.500 véhicules industriels/an, tout type, de marque et de label Mercedes-Benz, pour atteindre 16.500 véhicules/an au bout de cinq ans, destinés à la satisfaction des besoins du marché national. Par ailleurs, ce partenariat sera accompagné d'une action soutenue d'intégration locale, notamment à travers la production des moteurs nécessaires à ces véhicules par le complexe d'Oued Hamimine (Constantine), ainsi que la relance du réseau national de sous-traitance. Grâce à ce projet, il sera procédé au lancement d'importants programmes de formation professionnelle spécialisée à différents niveaux sur le site de la SNVI. Il faut rappeler dans ce sens que le ministère de la Défense a avalisé, la semaine dernière, le projet de création de la Société algérienne de fabrication de véhicules spéciaux (Rheinmetall-Algérie-SPA) laquelle procédera, dès 2011, à l'implantation, sur le site de Aïn Smara, près de Constantine, d'une industrie de véhicules "par la modernisation du complexe Pelles et Grues de l'ENMTP (Entreprise nationale de matériels de travaux publics) et la relance de son centre de formation, en vue de dispenser des programmes de formation professionnelle hautement spécialisée pour des productions de la marque et du label de ce partenaire". Il y a lieu de signaler qu'outre Aabar Investments, cinq firmes allemandes ont pris part dans la réalisation d'un projet qui prévoit de produire 10 000 véhicules par an en Algérie. Il s'agit de Ferrostaal, Rheinmetall (fabricant de composants), Daimler, Deutz et MTU. Le fonds émirati Aabar possède 24,5% du capital de la première usine de ce projet. Le montant de la participation du fonds au capital de la joint-venture s'élèvera à 4 millions d'euros. Le Conseil d'administration de Aabar Investments a récemment donné, il y a une année, son accord à la joint-venture l'associant au ministère algérien de la Défense nationale et ses 5 associés allemands. La concrétisation de cet ensemble d'accords donne le coup d'envoi de la mise en place réelle d'une véritable industrie automobile en Algérie. Au-delà du ministère de la Défense, le ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion d'investissement a entamé des négociations avec une autre firme allemande Volkwagen, pour la création d'une unité de montage automobile. Les Allemands ne sont pas les seuls à s'intéresser au segment, puisque les négociations ont bien avancé avec le constructeur français Renault. Selon le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, les négociations sont ''bien avancées" avec le constructeur français Renault pour la mise en œuvre de son projet de réalisation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie à hauteur de 100 000 véhicules de plusieurs modèles par an. La partie algérienne aurait soumis une liste de 50 entreprises algériennes de sous-traitance avec un taux d'intégration minimum de 50% sur cinq ans, des propositions actuellement à l'étude au niveau du constructeur français. Dans ce sens, le directeur général de Renault-Algérie, Stéphane Galoustian, a indiqué, dimanche, qu'il ne pensait pas "que les échanges que nous avons avec les autorités algériennes soient menés uniquement pour faire bien. Il y a forcément un objectif de concrétisation", et d'ajouter que "comme dans toute négociation, il y a la notion du temps qu'il va falloir gérer des deux côtés". Les concessionnaires automobiles présents en Algérie ont également demandé à être associés aux projets de construction automobile. Ainsi, le directeur général de Nissan Algérie, Sofiane Hasnaoui, a affirmé, dans une déclaration à l'APS, que les distributeurs de véhicules structurés au sein de l'Association des concessionnaires automobile algériens (AC2A) "veulent rencontrer des représentants des pouvoirs publics pour discuter de la possibilité d'intégrer un schéma industriel, qui puisse être mono-marque ou multi-marque".