A l'instar des autres pays de la planète, l'Algérie a célébré, hier, la Journée mondiale de l'eau. Ce liquide précieux, dont les spécialistes sont unanimes à déclarer qu'il dépassera dans le futur la course vers le pétrole. L'Algérie ne cesse de faire des efforts progressifs afin d'assurer continuellement la présence de cette source de vie sur le territoire national et surtout sa bonne distribution. Et cette journée internationale de l'eau tombe à pic pour faire une petite halte afin de faire un petit bilan des réalisations de l'Algérie dans ce domaine. Toujours dans ce même contexte, l'exposition spécifique sur l'eau, tenue hier, au siège de la Société des eaux et d'assainissement d'Alger (Seeal) à Kouba, à été rehaussée par la présence, notamment, du ministre des Ressources en eau Abdelmalek Sellal et celui de l'Habitat et de l'Urbanisme Noureddine Moussa aux côtés de plusieurs structures et institutions relevant du secteur de l'hydraulique ainsi que des représentants du mouvement associatif. C'est ainsi que le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a indiqué, à l'issue de la visite de cette exposition spécifique organisée à l'occasion de cette journée mondiale, qu'actuellement le taux de raccordement de la population à l'eau potable est estimé à 93%. Cette moyenne est appelée à atteindre 98% en 2015. D'où cette remarque qui suit du même responsable : l'Algérie a pu relever le défi d'"une distribution juste et équitable" de l'eau à travers tout le territoire national. Et pour faire face à la demande en eau, continuellement en augmentation, l'Algérie a engagé un programme ambitieux en matière de mobilisation et de stockage des ressources en eau. On relève que l'Algérie compte actuellement 65 barrages en exploitation, dont 21 ont été réalisés durant les dix dernières années en plus des 13 stations de dessalement dont deux sont entrées en production. Parmi les réalisations, on peut citer le plus grand barrage dont les travaux ont été achevés en 2010, à savoir celui de Koudiat Acerdoune, d'une capacité de 220 millions de m3 et qui devra répondre aux besoins des wilayas de Tizi Ouzou, Médéa et Bouira. Ces barrages portent la capacité totale de stockage d'eau en Algérie à 7,1 milliards de m3. Ces capacités étaient de l'ordre de 4 milliards de m3 en 2000 et devront passer à 9,1 milliards de m3 en 2014. Il est important de souligner que 19 autres barrages seront réalisés durant les cinq prochaines années (2010-2014) dont trois sont déjà lancés. Pour évoquer quelques chiffres, il est utile de savoir que le ratio quotidien en eau par personne est actuellement de 170 litres, contre moins de 100 litres en 2000. Et dans le futur, l'enjeu pour les prochaines années sera ''de conserver et de consolider ces acquis par le biais d'une sécurisation durable de l'alimentation en eau potable pour toute la population''. Le ministre des Ressources en eau n'a pas omis de signaler également que parmi les grands projets inscrits pour l'actuel quinquennat, il y a les grands transferts d'eau, comme celui des hautes plaines sétifiennes dont le parachèvement est prévu en 2012, d'El Goléa vers Djelfa et le sud de Tiaret (600 millions de mètres cubes) en cours d'étude et l'utilisation de la nappe de Chatt El Gharbi, dans la wilaya de Tlemcen, pour les régions de Nâama et le sud de Sidi Bel Abbès (140 millions m3). Il est aussi important de savoir que les capacités en ressources hydriques du pays sont estimées à 17,2 milliards de m3, dont 12 milliards m3 au Nord et 5,2 au Sud. Le cycle de sécheresse a eu un impact négatif sur les ressources superficielles, qui sont passées de 13,5 milliards de m3 en 1970 à 10 milliards de m3 actuellement. Quant à l'utilisation des eaux usées épurées pour l'agriculture, elle devrait représenter 800 millions de m3 à l'horizon 2014 et pour laquelle 40 stations de recyclage sont prévues dans le cadre du prochain plan quinquennal. De plus, l'Algérie est arrivée également à constituer des réserves de sécurité régionales par l'interconnexion de barrages en vue de couvrir trois années de consommation en cas de sécheresse. En matière de transfert d'eau, le mégaprojet In Salah-Tamanrasset, dont le coût global est de 197 milliards de dinars, est déjà opérationnel. Enfin, un projet de transfert d'eau de la région d'El Goléa vers les Hauts-Plateaux est en cours d'étude. Un autre important transfert d'eau à partir de barrages situés dans les wilayas de Sétif et de Jijel est en cours de réalisation pour irriguer un minimum de 30.000 hectares situés entre El Eulma et Sétif. Enfin, il est bon de savoir que le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a annoncé, hier, que ''des négociations sont en cours entre l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Office national d'assainissement (ONA), d'un côté, et la société française Suez Environnement, de l'autre, en vue d'une prolongation de trois à cinq ans" du contrat de gestion. Ces négociations ont été engagées il y a moins d'une semaine, à l'issue des résultats d'un audit d'évaluation ayant touché les quatre sociétés étrangères impliquées dans la gestion déléguée dans les villes d'Alger, Oran, Constantine et Annaba, a précisé le ministre.