La nouvelle réglementation bancaire Bâle III, qui entrera en vigueur en 2013, contraint les banques à renforcer leur capital, notamment en détenant des obligations répondant à des critères plus stricts. Selon une étude publiée jeudi par Morgan Stanley, les grandes banques mondiales peuvent viser une rentabilité des fonds propres comprise entre 12% et 16% pour leurs activités de financement et d'investissement, malgré l'entrée en vigueur de ce nouveau cadre réglementaire. Pour la banque américaine, qui a réalisé l'étude avec le cabinet Oliver Wyman, "le marché pourrait sous-estimer la capacité des banques à dégager des revenus acceptables durant les deux prochaines années". La nouvelle réglementation, dite Bâle III, augmente sensiblement les exigences de fonds propres liées aux activités de marché, dans des proportions supérieures à d'autres métiers des établissements de crédit. Selon l'étude, elle ferait ainsi baisser le rendement des fonds propres de 4 à 6 points de pourcentage. Pour autant, les banques disposent de marges de manoeuvre pour compenser cet effet, d'après Morgan Stanley. Elles peuvent notamment favoriser les métiers liés aux actions et le conseil, ainsi que les marchés émergents, tout en restructurant en profondeur les activités de taux (obligations), en réalisant des économies de coûts ainsi qu'en renforçant le recours aux chambres de compensation. Selon les auteurs de l'étude, l'application de mesures d'ajustement devrait permettre à quelques banques de se démarquer, parmi elles Société Générale, UBS, Barclays, Bank of America ou JPMorgan Chase. Par ailleurs et selon l'analyse du fonds d'investissement UFG-LFP, la réforme Bâle III, mise en œuvre pour réguler le marché bancaire après la crise financière déclenchée par la faillite de Lehman Brothers en 2008, devrait dynamiser le marché obligataire. La société de gestion note que la nouvelle réglementation bancaire, qui entrera en vigueur à partir de 2013, vise essentiellement à renforcer la qualité et la solidité du capital des banques. Par conséquent, les obligations qui composent le Tier 1, c'est-à-dire les fonds propres des banques, devront répondre à des normes plus strictes. De même pour les titres de dette du Tier 2, soit du capital supplémentaire. Or, UFG-LFP remarque que la plupart des obligations figurant actuellement dans le Tier 1 et le Tier 2 des établissements bancaires ne respectent pas les critères de Bâle III. Les banques vont donc être contraintes de les racheter, " sous peine de continuer à rémunérer aux prix du capital, des titres qu'elles ne pourront plus considérer comme tel". " Ainsi, dans les prochaines années, les titres subordonnés bancaires pourraient être en grande partie rachetés par les banques via des opérations d'achat, d'échange ou l'exercice des calls émetteurs ", précise UFG-LFP. " Ces opérations changent radicalement le profil de ces titres initialement perpétuels et créent des opportunités d'investissement avec des conditions de rachats anticipés souvent très favorables aux porteurs."