D'après la banque d'affaires américaine JPMorgan, dont les Echos citent mardi les estimations, l'impact des nouvelles règles de Bâle III devrait être près de deux fois moindre que dans le projet initial. Le mois dernier, le Comité de Bâle a considérablement assoupli ses propositions concernant la future réglementation prudentielle du secteur bancaire. Et selon JPMorgan, l'impact des nouvelles réglementations sur les résultats de 18 grandes banques mondiales passerait de 110 milliards de dollars estimés en février dernier, à 51 milliards de dollars. JP Morgan chiffre désormais l'impact total sur les résultats à 51 milliards de dollars contre 110 milliards prévus en février. Par ailleurs, l'impact sur le capital pour les 18 banques étudiées sera d'environ 208 milliards de dollars contre 377 milliards de dollars annoncés lors des précédentes estimations. La rentabilité des fonds propres devrait baisser d'un quart l'an prochain contre un recul de 60% annoncé en début d'année. La rentabilité des fonds propres en 2011 devrait chuter plus fortement pour les banques américaines que pour les européennes. D'après JP Morgan, celle de Bank of America devrait chuter à 5,7% contre 10,4%, celle de Citi devrait passer de 9,7% à 5,5% tandis que celle de Goldman Sachs devrait tomber à 9,3% contre 12,6% actuellement. Les européennes devrait parvenir pour leur part à rester plus proches des 10%. La rentabilité des fonds propres de Deutsche Bank serait de 8,1%, celle de UniCredit de 9,2% tandis que celle de Société Générale s'établirait à 9,7%. Les banques BNP Paribas (10,4%) et Crédit Suisse (18%) seraient même au-dessus de ce seuil. En outre, l'ensemble des nouvelles mesures réglementaires devrait finalement coûter beaucoup moins de capital aux banques, autour de 208 milliards de dollars, contre 377 milliards annoncés en février. Une réduction de près de moitié qui bénéficierait notamment aux banques françaises et britanniques. Régulés sur deux fronts, les établissements américains vont évoluer dans un environnement désormais plus difficile que celui de leurs concurrents européens. C'est la conséquence directe de l'adoption de la grande réforme financière promulguée par le président Obama le 26 juillet dernier. Selon JP Morgan, au total, les banques américaines pourraient voir la rentabilité de leurs fonds propres (RoE) descendre sous la barre des 10 % du fait des nouvelles mesures concernant notamment la séparation de leurs activités pour compte propre, la restructuration de leurs activités de marché (dérivés, etc.) et la protection du consommateur. Ainsi, le RoE 2011 estimé de Bank of America passerait de 10,4 % à 5,7 %, celui de Citi de 9,7 % à 5,5 %, celui de Goldman Sachs de 12,6 % à 9,3 %. Pour les banques européennes, l'impact de l'évolution réglementaire sur leur rentabilité serait globalement moins douloureux. Les banques britanniques RBS (7,5 %), Lloyds (7,8 %) et Barclays (7,5 %) ainsi que Deutsche Bank (8,1 %), UniCredit (9,2 %) et la Société Générale (9,7 %) n'atteindraient cependant pas les 10 %. BNP Paribas pourrait perdre 3,7 points, à 10,4 %, d'autres comme Credit Suisse ou Santander resteraient à des niveaux de RoE très élevés (plus de 18 %).