M. Arfa, directeur général du Centre national des études et de recherches intégrées du bâtiment (Cnerib) a indiqué, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, que l'exploitation du projet " logements à haute performance thermique " est en cours avec le lancement des premiers 600 logements, à énergie solaire, à travers 11 wilayas du pays. Ce type de logements, qui se généralise progressivement, permet de réduire de 54% la facture de consommation électrique. Intervenant à l'occasion du Salon Batimatec, le DG du Cnerib, explique sur les ondes de la Radio le processus entamé par le Centre qu'il dirige pour contribuer à la prise en charge de la problématique énergétique en Algérie qui s'oriente vers une politique pour l'usage des énergies renouvelables. " La problématique de l'économie d'énergie dans le bâtiment n'est pas seulement un souci pour le Cnerib mais c'est aussi une préoccupation de l'Etat ", dit-il. M. Arfa indique que le Cnerib est à l'origine, depuis 1997, de l'élaboration de la règlementation qui régule la technique de construction et de l'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment pour répondre au souci de recherche dans le domaine lancé par le centre. Deux ans après, en 1999 ajoute-t-il, les pouvoirs publics ont mis en place une loi sur la maîtrise de l'énergie. C'est dire que l'activité de recherche a précédé deux ans plus tôt la promulgation de la loi. Affirmant que cette problématique de l'économie énergétique dans le bâtiment est non seulement prise en charge dans son volet recherche mais aussi dans l'ancrage juridique sur le plan réglementaire et législatif. " Nonobstant le caractère économique impliquant l'aspect financier, la notion d'économie fait partie de notre culture qui rejette toute forme de gaspillage et le principe de sobriété est beaucoup plus adapté que le principe de gaspillage dans tous les actes de la vie ", relève-t-il enjoignant qu' " en un mot, il s'agit de préserver les ressources comme l'eau, le foncier, etc. " Les lois existantes maintenant obligent, selon lui, tous les acteurs à aller dans cette logique de faire de l'économie une préoccupation majeure dans tous les actes. A l'échelle mondiale, explique-t-il, la raison principale du débat autour de cette problématique c'est précisément le changement climatique qui induit les rejets de gaz à effet de serre. Donc ce sont tous ces paramètres qui font aujourd'hui que nous devons aller dans cette logique pour diminuer de l'impact des énergies fossiles. Pour M. Arfa, la consommation énergétique résidentielle nationale a atteint un taux de 40% et pouvant atteindre les 50% si l'on intègre le tertiaire (les services et autres). Ce qui constitue, d'après lui, un gisement important dans lequel on peut faire de l'économie des énergies avec ce type de construction de logements.Comment faire ? Il s'agit, selon le DG du Cnerib, simplement d'utiliser des mesures actives ou passives. Ces dernières, note-t-il, ne coûtent absolument rien et ne demandent pas d'investissement supplémentaire. " On voudrait éviter l'ensoleillement, pour avoir de l'ombre pendant l'été, et pendant l'hiver on veut profiter du soleil ", précisera l'invité de la Radio , ajoutant qu'il y a optimisation de positionnement de l'ouvrage par rapport au soleil, ce qui permet de tirer profit du soleil dans les deux situations. Et pour bien en profiter, il faut recourir à l'utilisation de " matériaux non énergétivores " dont les matériaux localement disponibles présentant des qualités indéniables en matière de confort thermique et acoustique. L'orateur explique qu'il y a aussi un certain nombre de mesures actives qui permettent d'améliorer la performance thermique de ces bâtiments. Après l'ancrage juridique, nous sommes passés à l'expérimentation, à travers des projets pilotes avec la coopération de l'Union européenne, et qui permet de démontrer qu'on peut économiser jusqu'à 54% de la facture énergétique en procédant au recyclage de la terre tirée des fondations, appelée " béton de terre stabilisée ". Le principe de cette optimisation est basé, selon lui, sur l'ombrage naturelle, l'orientation adéquate, l'isolation verticale et horizontale, avec en outre l'utilisation d'un paramètre actif de réchauffement par le plancher à l'aide d'un tableau de commande afin de réguler la chaleur dans chaque chambre avec une énergie gratuite émanant de panneaux solaires qui peuvent fournir aussi de l'eau sanitaire chaude. Ces mesures peuvent réduire la facture de consommation de 54% avec un investissement qui coûte 15% en plus du coût d'investissement d'un logement conventionnel avec un retour sur l'investissement en 12 années. " C'est-à-dire avoir de l'électricité, de la chaleur et du confort gratuitement après une douzaine d'années ", affirma M. Arfa. A noter que le projet de logements pilotes, sis au Cnerib de Souidania à Alger, a été primé mondialement en décrochant un " prix de l'énergie 2009 " et est, suite à cette réussite technique, au stade du lancement public avec un projet de 600 logements à haute performance énergétique à travers 11 wilayas. Il y a, par ailleurs, un programme de réalisation de 3 000 logements, dans le cadre du quinquennat 2010-2014, en plus de 4 000 logements en réhabilitation thermique.