Nous l'avions déjà annoncé, le colloque Mohamed Dib (du 14 au 16 mai) qui se déroule actuellement à Tlemcen, sera entre autres, une occasion de relancer et d'ouvrir aux autres langues à savoir, l'arabe, français, amazigh, le Prix Mohamed Dib. C'est chose faite et même plus encore, puisque ce trophée décerné tous les deux ans à un écrivain, est allé cette année lors de l'ouverture à trois auteurs, à savoir Bouziane Benachour, Maâchou Blidi et Mimi Hafida. Le prix "Mohamed Dib" dans sa quatrième et nouvelle version a concerné outre la langue française, les deux langues nationales que sont l'Arabe et Tamazight. La spécialiste de Dib, l'universitaire Nadjet Khedda, qui présidait le jury international de ce prix a tenu, dans son allocution, à remercier la ministre de la Culture, Khalida Toumi pour le financement de cette nouvelle session du prix d'encouragement destiné principalement aux écritures naissantes. Le prix "Mohamed Dib" en langue tamazight n'a pas été décerné eu égard à la non conformité des textes remis au jury avec le règlement du prix en vigueur, alors que le prix en langue arabe a été décerné à Mlle Mimi Hafida, journaliste de Batna pour son œuvre "Contes des Aurès plus qu'il n'en faut". En langue française, la tâche n'était pas facile puisque les deux lauréats, Bouziane Benachour et Maâchou Blidi, ont obtenu le premier prix ex aequo. Ouvert samedi dans le cadre de Tlemcen capitale de la culture islamique, ce colloque sur "Le retentissement de l'œuvre de Mohamed Dib" , a rassemblé de nombreux enseignants et chercheurs du pays et de l'étranger. Cette rencontre, organisée conjointement par l'université "Abou Bakr Belkaid" de Tlemcen et le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), rend hommage à l'un des grands écrivains algériens contemporains d'expression française. Plusieurs thèmes dont, Dib et la bi- langue, le texte dibien et l'invention de la bi-langue, Analyse des pratiques de traduction de la littérature algérienne, etc….., ont été abordés lors de ce rendez- vous, où il est également question de la mise en scène d'un extrait de Simorgh, que proposera l'atelier de théâtre de l'association La Grande maison. Plusieurs chercheurs ont ouvert le débat avec des auteurs, des critiques littéraires, des traducteurs et des chercheurs universitaires, sur plusieurs thèmes, notamment le texte dibien (maghrébin) de langue française ou la "traduction en marche" : analyse d'effets de réalité produits par l'invention de cette "bi langue", " Les pratiques de traduction de la littérature algérienne (maghrébine)" : étude de cas concrets et propositions pour une critique de la "politique" de traduction. Le menu comporte également des tables rondes pour débattre le thème "Dib et les écrivains de la bi-langue à l'épreuve de la traduction… En marge de ce colloque, l'on prévoit également une exposition : Feu sur l'ange de l'Intifada (in L'Aube Ismaël). Il est à noter que plusieurs spécialistes sont attendus à cette manifestation, dont notamment le Palestinien Elias Sanbar, l'Algérien M. Smail Abdoun, le Pr Omar Lardjane de l'université d'Alger, Nadjat Khedda… et bien d'autres encore. En mars dernier, des chercheurs et universitaires ont tenté de décortiquer l'œuvre dibiènne via l'espace " Echo de plume " qu'a instauré il y a quelques années, le Théâtre national algérien(TNA). Ce rendez-vous s'est donc déplacé d'Alger jusqu'a Tlemcen, ville natale de l'écrivain Mohamed Dib pour un hommage posthume à l'auteur de la fabuleuse, "Grande maison." Comme dans toute rencontre du genre, des professionnels à l'image de Sabeha Benmansour, présidente de l'association "La Grande maison " ainsi que des chercheurs tels Said Ramdane de l'université de Grenoble, ont longuement disserté, au Centre international de presse de Tlemcen, autour de l'œuvre dibienne. "Notre association vise d'abord à faire découvrir l'ensemble des textes et livres de Mohamed Dib aux lecteurs, notamment aux jeunes élèves, lycéens et universitaires en plus d'essayer de mettre en valeur l'immensité et la variété de l'œuvre de ce symbole de la littérature algérienne", a souligné Mme Benmansour. "Mohamed Dib qui fut un grand lecteur d'Ibn Arabi et des productions littéraires européennes et américaines est une conjugaison qui s'est faite entre sa culture d'origine et les autres cultures", a-t-elle ajouté, en déclarant: "Notre souci est d'assurer une relève sur la base d'une figure majeure de la littérature algérienne, c'est pourquoi un prix littéraire portant le nom de cet écrivain a été institué et est actuellement à sa 4ème édition".