Dorénavant, tous les samedi, la cinémathèque algérienne, proposera une affiche spéciale : un film d'expression amazighe. Pas sûr, que le musée du cinéma maintienne cette cadence quand on sait, que ce jeune cinéma, qui n'a même pas bouclé ses 20 printemps, n'est pas prolifique. En tout cas, ce projet s'appelle, "Les samedi du film amazigh" et c'est intégré, depuis le 19 mai dernier, dans les " mœurs " de la cinémathèque algérienne.Ceux qui veulent découvrir ce genre de cinéma, peuvent y aller un samedi, à partir de 13h, pour la première séance et de 17h pour la seconde. En réalité, ce projet est une idée qui a fait son chemin lors des précédentes éditions du festival national du film amazigh, où il s'agissait de promouvoir ce genre à part par une diffusion régulière et particulière. L'idée d'offrir un espace pour le cinéma kabyle avait bien mûri pendant le dernier festival national du cinéma amazigh, qui s'est tenu à Azzefoun, où les promoteurs de ce cinéma avaient lancé un plan pour concrétiser leur idée. D'ailleurs, il faut savoir que ce festival entretient une relation étroite avec la cinémathèque algérienne, puisque cet établissement avait dès l'année 1999, abrité une première compétition où il était question d'offrir une place au cinéma amazigh en faisant circuler des copies, sous-titrées en langue arabe ou en français. "Dans cette première étape, on a choisi l'itinérance pour véhiculer le message que l'amazighité telle qu'elle est perçue dans nos répertoires de films, peut être connue et découverte à travers tout le territoire algérien. Dans l'Algérie profonde surtout, ce projet serait un tremplin pour faire connaître par le son et par l'image nos films. On a ainsi sillonné de grandes villes comme Ghardaïa, Annaba, Oran, Tlemcen, Sétif, Sidi Bel-Abbès. Partout où l'on a fait escale, le public était merveilleux et surprennant. Notre caravane cinématographique a été accueillie avec faste", soutiendra Si El Hachemi Assad, commissaire de ce Festival, et directeur de la promotion culturelle au commissariat à l'amazighité, sociologue de formation et possédant un master de cinéma. C'est lui d'ailleurs qui a paraphé, "Au cœur du cinéma algérien : la bouture amazighe", un essai spécial 7ème art. Il n'y a pas eu de trophée suprême pendant la 11ème édition du festival du film amazigh, qui, depuis, une année s'est sédentarisé dans la ville de Tizi Ouzou ; alors qu'auparavant il était itinérant. Mais, selon Si El Hachemi Assad, ce rendez-vous annuel, permet de " faire un sérieux travail en direction des jeunes avec une initiation pédagogique à travers les ateliers de formation". Ces jeunes, bénéficient selon toujours le commissaire de cet événement, d'une formation solide pas seulement durant les six jours que dure le festival, mais tout au long de l'année. "Un travail d'accompagnement des projets de films inscrits au programme. C'est un travail de fond et ce qui nous encourage, c'est le soutien des institutions de l'Etat, du ministère de la Culture mais aussi des professionnels qui encadrent le festival" explique-t-il. Pourquoi le dernier festival du film amazigh n'a pas eu son trophée de l'Olivier d'or ? " La raison est que, au cours des délibérations les jury ont jugé que les films n'étaient pas suffisamment à la hauteur de cette distinction, mais aura tout de même donné deux mentions d'encouragement pour la réalisation de deux documentaires avec "L'oiseau bleu" de Razika Mokrani, une cinéaste et documentaliste qui a réalisé un montage sur la base d'archives recueillies à la Télévision algérienne et des documents français de l'INA. L'autre documentaire primé est "Concerto pour deux mémoires" de Mennad Mebarek qui raconte le parcours singulier d'un Algérien et d'un Français qui se sont engagés dans les rangs de l'ALN " dira-t-il. Vieille " nouveauté " dans ce festival, c'est que depuis, cinq ans, le rendez-vous accueille des pays amis comme invités d'honneur, tels que l'Irlande, le Liban, l'Iran, la Suisse, la Roumanie et pour cette année, la cinémathèque Corse. " L'objectif étant d'apporter une ouverture sur les productions faites ailleurs, et de faire valoir la qualité des films projetés en entretenant des relations avec d'autres festivals comme celui de Clermont Ferrand qui se déroule à Paris. " explique le commissaire de ce festival. Pure info, il faut savoir que la ville d'Azzefoun abrite actuellement une résidence d'écriture qui prend en charge 5 lauréats du concours de scenarii, ces jeunes cinéastes seront en conclave du 5 au 25 juin pour la réécriture de leur script puisque la crise cinématographique accuse un déficit selon Hachemi Assad. "Les Samedi du film amazigh " comptent projeter ces jours-ci, au grand public à la cinémathèque algérienne, une filmographie de plus de 200 films dont certains ont été primés. à noter que depuis trois semaines, et à l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, la cinémathèque algérienne a offert son espace aux petits, qui se sont improvisés billettistes et cinéastes.