Les activités du Festival national du film amazigh se poursuivent à Azeffoun, rassemblant des cinéphiles, cinéastes et réalisateurs amoureux du 7e art venus des quatre coins du pays et de l'étranger. Hadjira Oubachir, membre du jury au prix panorama du FCNAFA est revenue sur ce festival à travers deux films projetés, Tundi negh Ahat tettef et le tapis du M'zab, sans toutefois apporter de jugement, étant membre du jury. Ces deux projections ont démontré des qualités et des manques, mais toutefois elles sont à encourager, vu la volonté affichée par les jeunes réalisateurs. Pour cette amoureuse du 7e art, ce genre de rencontres est une occasion de promouvoir le cinéma amazigh, car nous ne sommes pas encore à ce stade de production. “ On ne peut pas parler du cinéma amazigh. Toutefois, on sent une certaine amélioration, une volonté de créer, ce qui est très important. Il y a des films bons, et d'autres médiocres, ce qui est logique dans la création artistique”, signalant au passage le manque de moyens que connaissent les jeunes réalisateurs, d'infrastructures et de salles de cinéma… Une situation qui impose un programme de proximité afin de faire aboutir le théâtre amazigh, notamment à travers l'encouragement de l'iconographie par l'éducation nationale et de faire des cinébus un instrument de relance du cinéma, avec l'apport du mouvement associatif. Il fut également question dans les débats lancés depuis l'ouverture du festival, du rôle du cinéma dans le combat identitaire. Danièle Maoudj, universitaire corse, qui a organisé des rencontres autour de l'identité et des médias, du cinéma et de la littérature méditerranéens, est revenue dans une brève allocution, sur cette mission délicate du cinéma dans le combat identitaire. De père kabyle et de mère corse, cette femme, qui partage amour et patience avec le cinéma et la Kabylie, dira que les échanges sont importants pour construire l'avenir d'un cinéma corse et amazigh, tout en posant la problématique de l'identité. “ L'individu pour exister, doit avant tout régler le problème identitaire”. Derrière toutes ces images de stéréotypes, de lutte, vivre pour l'honneur et aussi à travers cette envie d'exister dans le cinéma nous ramène, selon des connaisseurs, à faire preuve de créativité et de performances. En Corse, un programme de partenariat sur le cinéma amazigh est en voie d'achèvement dans le but de faire découvrir ce genre cinématographique. Un film amazigh avec toutes ses similitudes et ses coïncidences avec le cinéma corse, notamment dans le choix des thèmes. Toutefois, la problématique de l'écriture de scénarios se pose, c'est pourquoi une meilleure prise en charge du problème s'impose à travers la mise en œuvre d'écoles spécialisées. Même à un stade “d'immaturité”, le film amazigh repose à sa façon ce questionnement “c'est quoi le cinéma ?” selon Pascal Génot, docteur en science de la communication. De l'avis de ces spécialistes, le film amazigh est un genre cinématographique qui veut émerger et qui nous permettrait une prise de recul afin de voir les choses autrement, affichant une volonté d'exister dans le cinéma.