C'est aujourd'hui et demain que sera finalisé, à Bruxelles, l'aspect industriel du projet de démantèlement tarifaire suite à l'accord entre l'Algérie et l'Union européenne (UE). C'est le 5e round des négociations entre les deux parties alors que le 4e round s'est tenu les 30 et 31 mai derniers à Alger. Ce 5e round permettra donc aux deux parties de finaliser l'accord global pour le 21 juin à Bruxelles", date de la tenue du Conseil d'association algéro-européen. "Il y a eu une avancée considérable durant le 4e round des discussions. Des concessions ont été faites par les deux parties, j'espère que nous arriverons d'ici le 21 juin à une position commune", a déclaré à la presse, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, à l'issue de l'inauguration de la 44e Foire internationale d'Alger (FIA-2011). Ces négociations "tournent autour des articles, 9, 11 et 16" de l'accord d'association, en vigueur depuis 2005, a-t-il précisé sans donner plus de détails sur la nature des concessions faites de part et d'autre. "L'UE a admis le principe du décalage de l'établissement de la zone jusqu'à 2020, et c'est l'essentiel pour nous", a-t-il dit. M. Benbada avait déclaré, lundi, qu'un accord s'était dégagé sur la liste des produits industriels alors que sur le volet agricole, les discussions se poursuivent encore. En réalité l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne, mis en œuvre en 2005, prévoit le démantèlement graduel de deux listes de produits européens à l'importation en Algérie, dont l'une sera complètement démantelée en 2012 et l'autre en 2017, année de l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange. Il est utile de préciser qu'à la fin de l'année dernière, l'Algérie avait demandé de décaler de trois années le calendrier de démantèlement tarifaire des produits importés de la communauté, motivant sa requête par le besoin d'accorder une période supplémentaire aux entreprises algériennes afin de se préparer à la concurrence accrue qui sera imposée avec la création de la zone de libre-échange algéro-européenne. Afin de protéger certaines filières industrielles naissantes ou celles qui seront créées dans le cadre de la relance de l'industrie, l'Algérie va défendre aujourd'hui à Bruxelles une liste de produits industriels qu'elle veut faire épargner du démantèlement tarifaire. Ceci est intervenu car les deux parties sont parvenues à aplanir les différends sur le volet agricole, mais certains aspects concernant le volet industriel "restent à clarifier" et c'est donc ce qui est attendu d'être fait lors de ce cinquième round. Il est tout de même important de noter que le document d'accord accorde en parallèle aux deux parties la possibilité de geler de trois années l'application de ce démantèlement si les échanges commerciaux sont déséquilibrés et profitent seulement à une seule partie. Et justement concernant ce volet agricole, les deux parties sont arrivées lors des discussions précédentes à un accord sur 36 contingents agricoles à l'importation en Algérie bénéficiant de franchisse de douanes, dont certains seront désormais supprimés et d'autres réaménagés, s'est contenté de dire la même source, affirmant qu'il restait seulement quelques "cadrages techniques", à la conclusion de l'accord agricole. Ainsi donc le Conseil d'association Algérie-UE doit se réunir le 21 juin prochain à Bruxelles pour examiner les détails de la demande algérienne de report du début de la date de démantèlement tarifaire, dans le cadre de l'accord d'association, de 2017 à 2020, qui ouvrira ensuite la voie à la création de la zone libre-échange. Enfin, il est utile de rappeler qu'une clause de l'accord Algérie-UE, dite de ''rendez-vous'', prévoit la possibilité de revoir le calendrier de la levée des barrières douanières si l'industrie d'un des deux partenaires est impactée par des échanges commerciaux déséquilibrés.