L'expérience algérienne en matière d'insémination artificielle a été considérée, hier, par des cadres africains comme pouvant être d'un grand apport pour certains pays africains soucieux de moderniser leur méthodes d'élevage bovin, de développer également cette filière et d'en réduire leur dépendance vis-à-vis des pays étrangers. Réunis en session de formation à Médéa, sur l'insémination artificielle, ces derniers ont indiqué que le niveau d'implication des autorités algériennes dans le développement de l'élevage bovin, à travers la mise en place d'un ensemble d'instituts de recherches et de structures de formation spécialisées, ainsi que ses efforts à généraliser cette pratique, est un exemple à méditer. Ces derniers, ont, également, affirmé la volonté et l'intérêt respectifs que portent les pays africains représentés à cette session afin de tirer le meilleur profit possible de cette expérience et de s'en inspirer pour élaborer, plus tard, des plans de développement en mesure d'insuffler une nouvelle dynamique à l'élevage bovin au niveau de ces pays. " La pratique de l'insémination artificielle est au stade embryonnaire dans son pays et il lui reste un long chemin à parcourir pour atteindre le niveau de pénétration escompté de cette pratique au sein des éleveurs mauritaniens ", a indiqué M. Ahmadou Taleb Ammar, cadre au ministère mauritanien du Développement rural. Ce dernier affirme que peu d'entre eux optent pour l'insémination artificielle, en dépit des efforts déployés dans ce sens par le ministère en vue d'encourager le recours à cette méthode. Par ailleurs M. Ahmadou Taleb Ammar, a expliqué durant cette réunion que le ministère mauritanien du Développement rural accorde un grand intérêt pour la reproduction animale et compte, à cet égard, multiplier les initiatives tendant à optimiser le rendement du cheptel local et la préservation de cette ressource qui fait vivre des milliers de familles. "Notre séjour en Algérie va contribuer, sans nul doute, à parfaire nos connaissances et nous aider à former, à notre tour, l'encadrement technique local qui conduira les plans de développement futurs de la filière", a-t-il dit, selon les mêmes sources. D'autre part, Mme Amatou Bintou, technicienne d'élevage au ministère camerounais de l'Agriculture et du Développement rural, a affirmé que 75% des éleveurs installés dans le Nord-Ouest du Cameroun ont recours à l'insémination artificielle, alors qu'une large proportion des éleveurs issus de l'Adamaou, qui est une zone montagneuse limitrophe du Nigeria et de la République Centre Africaine, a eu toujours recours à l'insémination traditionnelle. Outre ce déséquilibre entre les régions du Nord et la province de l'Adamaou, réputée pour l'élevage de bétail, en l'occurrence l'espèce appelée "zébus", et ses conséquences sur le développement de la filière bovine, le Cameroun importe de l'étranger l'essentiel de ses besoins en semences de reproduction, d'où l'intérêt, d'inverser cette tendance en s'inspirant du modèle algérien qui réussit, dans une certaine mesure, à mettre en place des solutions palliatives capables d'assurer son autonomie en matière de semences de reproduction", a-t-elle expliqué.