"A l'issue de la clôture de la réunion des ministres des Affaires étrangères préludant le 17ème Sommet de l'Union africaine (UA) qui s'ouvre aujourd'hui à Malabo (Guinée équatoriale), le président de la Commission de l'UA, M. Jean Ping, dans une interview accordée à une radio française, persiste et signe en ce qui concerne la situation en Libye, en affirmant que la position de l'UA est très claire depuis le début." Les chefs d'Etat ont mis en place une feuille de route en quelques points. Premier point cessez-le-feu immédiat. Deuxième point : les questions humanitaires, la transition. Cette transition est inclusive et consensuelle. Enfin le dernier point consiste à entreprendre les réformes politiques, économiques et sociales nécessaires pour répondre aux aspirations légitimes du peuple libyen, à la démocratie, à l'état de droit, à la bonne gouvernance, à la justice et au développement. Avec un problème comme ça, c'est parfaitement clair. On parle d'un cessez-le-feu parce qu'on ne peut pas faire autrement ". Il précise à ce sujet, que quelque soient les actions de l'Otan, quelle que soit la durée de celles-ci, " cela finira bien par un cessez-le-feu, la cessation des hostilités. L'Otan ne peut pas bombarder éternellement. Donc on finira par un cessez-le-feu ". Il estime que la feuille de route de l'UA va devenir un véritable document de travail pour sortir la Libye de l'ornière. Et à son avis, c'est le seul document qui existe dés le début. " Il n'y a en pas d'autres ", déclare-t-il. Evoquant l'avenir du colonel Kadhafi, le président de la Commission de l'UA dit : " Nous avons mis sur pied un panel de cinq chefs d'Etat. Ils viennent de se réunir à Pretoria en Afrique du Sud. Dans l'un des paragraphes, on dit que le colonel Kadhafi a accepté de se mettre à l'écart. Donc c'est clair et ça a toujours été clair ". D'après lui, il est dit dans cette feuille de route que le colonel Kadhafi est appelé à quitter le pouvoir. M. Jean Ping, s'est par ailleurs refusé de commenter le voyage effectué récemment par le président sénégalais à Benghazi. " Je préfère pour le moment ne pas me prononcer sur cela. Il faut voir les débats qui résulteront ". Tout le monde n'est pas sur la même longueur d'onde ? Et pour Jean Ping : " Nulle part, tout le monde est sur la même longueur d'onde. Nulle part et en Afrique également. Les Africains, dans toutes les questions brûlantes, sont comme le monde entier. Il y en a qui sont pour, il y en qui sont contre, il y en a qui ne se prononcent pas mais qui 'en pensent pas moins. Le problème pour nous, c'est constamment rechercher un consensus ". Concernant la gestion de cette crise libyenne, Jean Ping a été catégorique pour dire que l'UA a été mise sur " le banc de touche ". " Oui, mais nous avons été mis en touche par la coalition. Constamment, on a le sentiment que l'on fait la sourde oreille. On nous entend, mais on fait comme si nous n'étions pas là. Je crois que le problème est assez clair : nous avons mis en place notre feuille de route, nous avons mis une méthode pour atteindre les résultats de notre feuille de route. Nous avons estimé que nous n'avions pas d'avions, de bombes, mais que nous pouvons convaincre le colonel Kadhafi d'accepter notre feuille de route qui était claire ". Sur le récent déplacement à Addis-Abeba pour demander à l'UA d'accélérer " processus de départ du colonel Kadhafi, le président de la Commission de l'UA a répondu: " Nous sommes heureux d'échanger avec les Américains. J'ai été aux Etats-Unis expliquer la feuille de toute de l'UA. Hillary Clinton avec laquelle nous avons eu à Washington un débat sur la Libye. Elle donnait sa position et nous donnions la nôtre. L'approche est différente. Il n'y a rien qui nous paraisse anormal. Nous présentons notre positon chez-eux, ils viennent présenter leur position chez-nous ".