Les cours du pétrole étaient prudents, hier, matin lors des échanges électroniques en Asie, dans un marché attentif aux développements en Libye, pays producteur de pétrole, où la rébellion crie victoire alors que les partisans du régime affirment être toujours aux commandes. Dans les échanges matinaux, le baril du Brent de la Mer du Nord pour livraison en octobre reculait de 2 cents à 108,34 USD, après avoir cédé 18 cents au tout début des échanges. Le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre gagnait 27 cents 84,69 USD. "Les cours du Brent ont baissé car le marché s'attendait à une reprise rapide de la production, avec la fin de la guerre civile qui semble se rapprocher", a expliqué Ker Chung Yang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. Mais les analystes soulignent qu'il faudra au moins deux ans à la Libye pour retrouver ses niveaux de production d'avant la rébellion. La période d'incertitude qui s'ouvre peut aussi retarder cette remise en route des installations. La Libye, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), exportait en temps normal 1,49 million de barils par jour, en majeure partie (85%) vers l'Europe, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Mais sa production a fortement chuté après le début de la révolte le 15 février. La rébellion libyenne a proclamé révolue l'ère de Mouammar Kadhafi après sa prise de contrôle de la majeure partie de Tripoli et la traque du dirigeant libyen s'est intensifiée lundi, tandis que la communauté internationale se prépare à l'après-Kadhafi. Mais fidèle sa réputation de pugnacité et défiant les appels de la communauté internationale et des rebelles à se rendre, le colonel s'accrochait toujours à ce qui lui reste de pouvoir.