L'euro tentait de rebondir face au dollar, hier, regrimpant même brièvement au-dessus du seuil de 1,42 dollar, dans un marché toujours suspendu à l'évolution de la crise des dettes souveraines en zone euro et aux inquiétudes sur la fragilité de l'économie mondiale. Tôt dans la matinée, d'hier, la monnaie unique européenne valait 1,4194 dollar contre 1,4098 la veille a la clôture des marchés. L'euro se reprenait également face au yen à 109,73 yens contre 108,40 yens lundi. Le dollar progressait face à la devise nippone à 77,30 yens contre 76,89 yens la veille. Le franc se repliait nettement face à la monnaie unique à 1,2030 franc pour un euro, comme face au billet vert à 0,8475 franc pour un dollar. La livre britannique s'appréciait face à l'euro à 87,40 pence, mais restait en nette baisse face au billet vert, à 1,6068 dollar. "La détérioration de la situation budgétaire (de certains pays de la zone euro) continue d'effrayer les investisseurs, les désaccords persistants entre responsables européens rendant la perspective d'une solution prochaine quasiment impossible", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets. Dans ce contexte très perturbé, les marchés européens ont lourdement chuté, avant-hier, le taux des obligations grecques et italiennes ont encore grimpé et les contrats d'assurance contre le défaut de paiement (CDS) ont atteint un nouveau plus haut historique sur la France et sur l'Italie. Autre valeur traditionnellement prisée par les investisseurs en quête de sécurité, le franc perdait un peu de terrain face à l'euro et au dollar, à la suite de l'annonce par la Banque nationale suisse (BNS, banque centrale), hier, qu'elle avait fixé un cours plancher de 1,20 franc pour un euro, afin d'enrayer le renchérissement continu de sa monnaie. Après les lourdes pertes essuyées l'année dernière par la BNS du fait de ses interventions, "il se pourrait que les autorités suisses estiment désormais que ces pertes soient un coût nécessaire si elles permettent de protéger les exportateurs et l'économie suisses de la force de la devise" helvétique, notait Jane Foley, analyste chez Rabobank. Mais "la direction que va prendre la crise en zone euro va déterminer l'étendue de l'efficacité de ces interventions", prévenait Mme Foley, pour qui une probable détérioration de la crise dans les mois à venir devrait s'avérer très coûteux pour la BNS. Les cambistes digéraient par ailleurs la confirmation du ralentissement de la croissance au deuxième trimestre en zone euro, à 0,2% de croissance du produit intérieur brut (PIB).