Ce sont des relations exceptionnelles qui ont toujours lié l'Italie à l'Algérie. Le constat émane de la ministre du commerce international italienne qui s'est exprimée en compagnie du ministre des Finances Mourad Medelci sur l'état des relations bilatérales et des possibilités de renforcer la coopération. Lors d'une conférence animée conjointement après l'ouverture, hier, des travaux du forum des hommes d'affaires algéro-italien, la ministre italienne du commerce, Emma Bonino, a souligné qu'elle vient de conduire à Alger l'une des grandes missions italiennes. "Nous sommes venus avec une centaine d'hommes d'affaires ce qui confirme l'intérêt de l'Italie au marché algérien", a-t-elle d'emblée déclaré. En rappelant les entretiens de haut niveau qu'elle a eu, avec le président de la République , le chef du gouvernement ainsi qu'avec le ministre des Finances et le ministre des Participations, elle souligne que c'est là un signe fort pour "approfondir les liens tant économique que politiques". Le souhait de l'Italie est d'arriver à des échanges commerciaux équilibrés. Pour l'heure, la balance commerciale est en faveur de l'Algérie. Sur les 9 milliards et demi d'euros d'échanges commerciaux, notre pays a exporté du gaz pour un montant de 8 milliards d'euros alors que l'Italie n'a vendu qu'un milliard et demi d'euros. La ministre italienne du commerce ne manque pas, par ailleurs, de mettre en avant les performances enregistrées par l'Algérie dont la croissance économique qu'elle qualifiera de "brillante". L'Algérie, qui constitue le deuxième fournisseur de l'Italie en gaz, est également perçue comme un marché promoteur. Le nombre d'entreprises italiennes activant en Algérie a atteint 125, tient à le souligner Emma Bonino qui précise au passage que les investissements directs italiens en Algérie hors hydrocarbures sont de l'ordre de 50 millions de dollars ce qui place "l'Italie à la sixième position". Toujours au chapitre investissement, l'Italie, fait encore savoir sa ministre du Commerce international, a réalisé 12 investissements dans le cadre du programme de privatisation lancé par l'Algérie. D'autres projets verront le jour, a-t-elle souligné. Il s'agit "de 8 projets en cours de réalisation et 6 autres qui sont en phase de négociations et qui concernent notamment les secteurs du BTPH, des transports pour un montant de 7 milliards d'euros". Pour sa part, le ministre des finances a déclaré que les "deux pays traversent une conjoncture intéressante et le devenir de notre coopération nous intéresse davantage". Mourad Medelci a précisé que l'objectif de l'Algérie est d'arriver à instaurer "une coopération diversifiée". Le volet commercial avec l'Italie, a-t-il déclaré, "se porte bien mais le plus important est de réussir à transformer la relation commerciale en une relation d'investissement". Pour y arriver, le ministre des Finances a mis en exergue les efforts consentis par notre pays dans les différentes réformes engagées, que ce soit juridique ou bancaire. Mourad Medelci souligne, toutefois, que la réalité algérienne "reste méconnue par bon nombre d'hommes d'affaires italiens", la raison pour laquelle il incite la partie italienne à travailler "de manière continue tout en améliorant le système d'information afin d'arriver à créer des sociétés d'investissement et de prise de risque". Concernant l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, la ministre italienne du Commerce international a réitéré la position de son pays à soutenir l'Algérie dans ce processus "sans conditions de sa part". Emma Bonino a enfin précisé que le risque Algérie est à son plus bas niveau, soit de 3éme catégorie. Un autre indice pour encourager davantage l'investissement direct italien en Algérie.