Barack Obama a dévoilé, avant-hier, un plan de 447 milliards de dollars pour redresser l'économie américaine, soutenir l'emploi et augmenter ses chances de réélection en 2012. A 14 mois de la présidentielle, face à une popularité qui s'érode en raison d'un taux de chômage à 9,1%, Obama a déclaré les Etats-Unis en état de "crise nationale" et appelé le Congrès à approuver des mesures urgentes et ambitieuses pour prévenir une nouvelle récession. "Ceux qui sont ici ce soir ne pourront pas résoudre tous les malheurs de notre pays", a lancé le président démocrate dans un discours devant les deux chambres du Congrès retransmis à la télévision. "Mais nous pouvons faire avancer les choses. Il y a des mesures que nous pouvons prendre dès aujourd'hui pour améliorer la vie quotidienne des Américains." Ciblant l'opposition républicaine, qui s'est régulièrement opposée à ses dernières initiatives, forte de sa majorité à la Chambre des représentants depuis novembre 2010, Barack Obama a estimé que "le cirque politique doit cesser". Les premières réactions des républicains sont apparues conciliantes. Le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a estimé que le plan d'Obama méritait d'être étudié. Le chef du groupe républicain à la Chambre, Eric Cantor, s'est dit prêt à discuter l'une des propositions phares du président, une extension des exonérations de charges salariales et patronales pour un montant de 240 milliards de dollars. VOTE D'ICI LA FIN DE L'ANNEE Barack Obama propose également d'étendre l'indemnisation des chômeurs longue durée, pour un coût chiffré à 49 milliards, de moderniser les écoles pour 30 milliards et d'investir dans les infrastructures de transports pour 50 milliards de dollars. Il recommande de refinancer des prêts immobiliers avec les géants du crédit hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac et plaide pour l'adoption rapide d'accords de libre-échange avec le Panama, la Colombie et la Corée du Sud. "Cela secouera une économie qui a marqué le pas et donnera de la confiance aux entreprises qui, si elles investissent, trouveront des clients pour leurs produits et leurs services. Vous devez adopter ce plan au plus vite", a-t-il dit. Barack Obama souhaite que le Congrès approuve son "American Jobs Act" d'ici la fin de l'année. Les 447 milliards de dollars investis doivent être compensés par des réductions de dépenses. Il a promis de présenter le 19 septembre un plan détaillé de baisse du déficit budgétaire qui, assure-t-il, entraînera des "ajustements modestes" aux programmes Medicaid et Medicare d'aide aux personnes âgées, aux handicapés et aux pauvres, et comprendra une réforme fiscale afin d'augmenter la contribution des Américains les plus riches et des grandes entreprises. S'il parvient à faire adopter son plan pour l'emploi, le président américain pourrait en tirer les bénéfices en vue de l'élection présidentielle. S'il se heurte à une fin de non-recevoir des républicains, il pourra dénoncer leur "obstructionnisme" et leur imputer la responsabilité de la stagnation économique. Le président américain a souligné que les mesures qu'il proposait étaient soutenues à la fois par les démocrates et les républicains et assuré que "tout dans cette loi sera compensé. Absolument tout."