Le président américain Barack Obama a déclaré lundi que l'économie de son pays était toujours difficile pour des millions d'Américains bien que la récession soit officiellement finie. " Le choc a été si grave que beaucoup de gens sont toujours dans la difficulté " a déclaré M. Obama en direct sur CNBC avant de se rendre en Pennsylvanie pour une collecte de fonds destinée à soutenir le candidat démocrate au Sénat. Le président a tenu ces propos peu après l'annoce lundi par le panel d'économistes du National Bureau of Economic Research (NBER) que la récession aux États-Unis avait débuté en décembre 2007 et pris fin officiellement en juin 2009. " Même si les économistes peuvent dire que la récession a officiellement pris fin l'année dernière, il est évident que des millions de personne sont toujours au chômage, des gens qui ont vu la valeur de leur maison baisser, des gens qui ont du mal à payer leurs factures jour après jour, tout cela est très concret pour eux ", a dit M. Obama. Le chômage aux États-Unis, actuellement à un niveau de 9,6 pourcent, ne devrait pas marquer de recul significatif sur un avenir proche, selon les projections. Environ 8 millions d' Américains sont toujours au chômage à l'heure actuelle. M. Obama a répété que les difficultés économiques actuelles étaient dues à l'administration précédente, demandant aux Américains de garder patience.Ce qui a pris dix ans à apparaître aura besoin d'un peu plus de temps pour être résolu ", a dit M. Obama. En réponse aux critiques selon lesquelles la situation économique du pays serait sur la mauvaise pente, M. Obama a déclaré que tout n'était pas " à sa place ", mais que le pays avançait " dans la bonne direction ". Quant aux critiques selon lesquelles ses politiques seraient mauvaises pour les affaires, M. Obama les a écartées en disant que ces politiques avaient permis aux entreprises d'enregistrer des profits, tout en stabilisant les marchés financiers. L'économie américaine a enregistré une croissance de 1,6 pourcent au second trimestre, un rythme très inférieur à celui constaté au trimestre précédent, à savoir 3,7 pourcent. Néanmoins et selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l'économie américaine a renoué avec la croissance, mais la reprise n'est pas suffisante pour réduire le chômage de manière remarquable. Après s'être contracté au premier semestre 2009, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis devra être en hausse de 2,6 % en 2010 par rapport à l'année précédente, selon l'étude de l'OCDE, qui a été présenté à New York par son secrétaire général Angel Gurria. L'emploi a également amorcé un redressement, mais le taux de chômage devrait rester plus élevé pendant une longue période qu'avant la crise financière, a obserbé l'OCDE, ajoutant que le chômage de longue durée demeure une préoccupation. "L'économie (américaine) est entrée dans une phase de détente. Nous ne voyons pas de risque de reprise de la crise. Nous ne voyons pas, non plus, une reprise qui soit suffisamment forte pour endiguer le chômage de manière significative", a commenté M. Gurria, cité par un communiqué de l'OCDE. Il a estimé "nécessaire" le soutien des politiques monétaire et budgétaire. Le président de la Réserve fédérale (FED, banque centrale américaine), Ben Bernanke, a jugé possible l'adoption de nouvelles mesures de relance en cas de besoin, ainsi que l'élargissement du cercle des bénéficiaires des prestations de chômage, des formations et des crédits d'impôt à l'embauche. La FED a fixé par ailleurs un objectif de ramener le déficit à 3% du PIB d'ici 2015. Selon l'étude de l'OCDE, le meilleur moyen pour assainir les finances publiques serait d'accroître l'efficience des dépenses publiques, et notamment des programmes de santé. La récente réforme de la santé, qui comprend des mesures destinées à ralentir les dépenses dans ce domaine, "marque une étape importante", a estimé le secrétaire général de l'organsation. L'OCDE a recommandé de prolonger les programmes de formation et d'enseignement destinés aux chômeurs afin d'aider les travailleurs à s'adapter à l'économie de l'après-crise. Ces programmes pourraient grandement faciliter le retour à l'emploi des travailleurs dont les compétences ont souffert d'une longue période d'inactivité, selon les auteurs de l'étude.