Avant une semaine consacrée à l'emploi et la relance, Barack Obama a plaidé samedi en faveur de l'action économique de son gouvernement qui, dit-il, "a fait cesser l'hémorragie" et remis la classe moyenne sur les rails. Malgré un chômage à 9,6% de la population active, le président des Etats-Unis s'efforce de donner un nouvel élan à la majorité démocrate dans la perspective des élections de mi-mandat, le 2 novembre. A l'occasion de son allocution hebdomadaire à la radio, il a notamment rappelé le plan de relance de 814 milliards de dollars mis en oeuvre par son administration, qui a, selon lui, mis fin à la crise dont il a hérité lorsqu'il est arrivé à la Maison blanche, en janvier 2009. "Les mesures que nous avons prises jusqu'ici ont mis fin à l'hémorragie. Mais raffermir notre économie demande plus que cela", a-t-il déclaré, évoquant l'aide en faveur de la classe moyenne et la réforme de l'assurance maladie, qui garantit une couverture à ceux qui en étaient privés. Le président assistera lundi à Milwaukee a un rassemblement organisé pour la Journée du travail, avant de gagner Cleveland pour un discours sur la relance de l'emploi. Une conférence de presse est par ailleurs programmée vendredi à la Maison blanche. Il pourrait être question de nouveaux allègements d'impôts pour la classe moyenne, d'investissements dans les énergies propres et de projets d'infrastructure ou de mesures fiscales pour inciter les entreprises à embaucher. La présidence veille toutefois à ne pas parler de nouveau plan de relance, craignant d'attiser les craintes de l'opinion face à un déficit record. Tim Kaine, chef de file du Parti démocrate, donnera par ailleurs le coup d'envoi la campagne, mercredi, à Philadelphie. Il s'efforcera d'"expliquer le choix qui se présente aux Américains: un choix entre des démocrates qui font avancer l'Amérique et des républicains désireux de renouer avec des politiques du passé qui ont amené notre économie au bord du gouffre", peut-on lire dans un communiqué de la formation. Le président Barack Obama ne dispose que d'options limitées en nombre et en étendue pour tenter de sortir l'économie américaine de l'atonie, et sa marge de manoeuvre politique rétrécit à l'approche d'importantes échéances électorales. L'économie a encore détruit en août plus d'emplois qu'elle n'en a créé, avec un solde négatif de 54.000 postes, notamment en raison de la fin des contrats à durée déterminée publics du recensement décennal, et le taux de chômage officiel est légèrement remonté pour s'établir à 9,6%, tout près des records. Le président n'a donné aucun détail dans l'immédiat sur ces mesures, promettant d'en dire plus "dans les semaines qui viennent". M. Obama participera vendredi prochain à une rare conférence de presse à la Maison Blanche qui pourrait être l'occasion de dévoiler ses intentions. L'administration Obama a toutefois déjà prévenu que ces mesures ne seraient pas comparables en étendue au massif plan de relance de l'économie adopté au début de son mandat et doté de 787 milliards de dollars. Si le Washington Post a évoqué jeudi un coût pouvant atteindre quelque 400 milliards de dollars sur dix ans pour ces nouvelles mesures, la Maison Blanche a affirmé que "de nombreuses informations sur les différentes options examinées sont incorrectes". Selon une porte-parole de la Maison Blanche, Amy Brundage, "les options en cours d'examen sont fondées sur des mesures déjà proposées par le président, et nous n'envisageons pas un deuxième plan de relance". Du reste, un tel plan n'aurait aucune chance d'être adopté au Congrès étant donné l'hostilité des républicains et même de certains démocrates qui répugnent à apparaître comme dépensiers face à leurs électeurs à l'approche des législatives, surtout vu la situation alarmante du déficit budgétaire. Le chef de la minorité à la Chambre des représentants, John Boehner, qui pourrait en devenir président si les républicains raflaient la majorité début novembre, a d'ailleurs appelé M. Obama à "chnger de trajectoire" et à "abandonner ses politiques destructrices d'emploi".