Le ministre italien des Finances a rencontré la semaine dernière le patron du fonds souverain chinois CIC, a-t-on appris, hier, auprès du ministère, alors que l'Italie est sous la pression des marchés et cherche à assurer des débouchés pour ses titres de dette. Giulio Tremonti a rencontré la semaine dernière à Rome une délégation chinoise, dont faisait notamment partie Lou Jiwei, le patron du fonds China Investment Corp, a indiqué un porte-parole du ministère. Ce porte-parole s'est en revanche refusé à tout commentaire sur le contenu de leurs discussions. Mais, selon le Financial Times, d'hier, ces discussions auraient porté sur l'achat par Pékin d'obligations italiennes alors que l'Italie fait face à une crise de confiance sur les marchés. La délégation chinoise a également rencontré à Rome des responsables de la Caisse des dépôts italienne (CDP), qui gère un fonds destiné à investir dans des entreprises italiennes stratégiques, a-t-on appris auprès de la CDP. Début août, le directeur général du Trésor italien, Vittorio Grilli, s'était rendu en Asie pour rencontrer des investisseurs susceptibles d'acheter des obligations italiennes, avait indiqué une source gouvernementale. M. Grilli était allé en Chine, à Hong Kong et à Singapour afin de rencontrer des fonds souverains et des investisseurs privés. "Il est évident que dans ce contexte, il faut faire sentir notre proximité au marché et s'assurer des acheteurs de dette italienne en Asie", avait souligné cette source à l'époque. La Chine s'est déjà engagée depuis l'an dernier à soutenir d'autres pays de la zone euro confrontés au renchérissement du coût de leur dette souveraine, comme la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. L'intervention de la Banque centrale européenne (BCE) sur le marché obligataire depuis début août a permis dans un premier temps une nette détente des taux italiens. Mais le regain d'angoisse sur les marchés ces derniers jours a entraîné un fort rebond de ces taux, le plan d'austérité de 54,2 milliards d'euros en cours d'adoption par le parlement italien n'ayant pas réussi à rassurer les investisseurs. Lundi, les taux italiens ont atteint des sommets lors d'une émission obligataire de 11,5 milliards d'euros. Une nouvelle émission était prévue, hier en fin de journée. La dette italienne, qui atteint plus de 1900 milliards d'euros (120% du PIB), est à environ 50% entre les mains des Italiens, le reste étant détenu en premier lieu par des investisseurs européens, puis par des investisseurs asiatiques et enfin américains.