L'idée d'émettre des obligations européennes ne sera pas à l'ordre du jour du Conseil européen de cette semaine, a déclaré, hier, le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères. Elle pourrait être écartée si les Etats de la zone euro sont assez solidaires pour protéger la monnaie unique. "La question des obligations européennes sera exclue (...) du sommet de jeudi et vendredi", a dit le ministre Jean Asselborn à l'antenne de la radio allemande Deutschlandfunk. Le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et le ministre italien des Finances Giulio Tremonti ont proposé la semaine dernière de créer des "E-Bonds" à l'échelle de la zone euro afin d'aider les Etats en proie à la crise de la dette souveraine à alléger leurs coûts d'emprunt qui ont flambé ces dernières semaines. L'Allemagne a rejeté cette proposition avec force, rejointe par la France avant le Conseil européen. Le président de l'Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, et le ministre italien des Finances Giulio Tremonti ont proposé la semaine dernière de créer des "E-Bonds" à l'échelle de la zone euro afin d'aider les Etats en proie à la crise de la dette souveraine à alléger leurs coûts d'emprunt qui ont flambé ces dernières semaines. L'Allemagne a rejeté cette proposition avec force, rejointe par la France avant le Conseil européen. Si l'Europe fait front pour préserver sa monnaie, la question ne devrait plus refaire surface, a assuré Asselborn. "J'espère que nous n'aurons plus besoin de parler des obligations européennes", a-t-il dit. "Si nous réussissons à assurer la stabilité de l'euro en prenant des décisions claires cette semaine, et je suis sûr que l'Union européenne en est capable (...) je pense que ce sera le cas", a-t-il ajouté. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réunissent cette semaine à Bruxelles pour arrêter les modifications des traités communautaires qui permettront la création d'un mécanisme permanent de stabilité financière à l'horizon 2013 afin de soutenir les pays de l'union monétaire en difficulté. Les grands pays européens doivent manifester leur solidarité avec les Etats plus modestes, a insisté Asselborn, exhortant l'UE à présenter un front uni lors de ce sommet afin de rassurer les marchés financiers. "Nous avons une crise de l'euro et nous devons régler cette crise ensemble. Nous devons l'appréhender en tant qu'Européens, pas nationalement", a-t-il affirmé, ajoutant qu'il n'y avait pas d'autre possibilité que de défendre l'euro. Soulignant que la moitié des exportations allemandes sont destinées aux partenaires européens de Berlin, il a jugé: "Cela n'aurait jamais été possible s'il n'y avait pas l'euro et pas de marché intérieur." Le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a confirmé qu'il était peu probable de voir les "E-Bonds" évoqués. Les indications abondent selon lesquelles le Conseil européen ne se saisira pas de la question des obligations européennes", a-t-il dit. Il a estimé que l'achat de dette souveraine à court terme des Etats les plus en difficulté par le biais du Fonds européen de stabilité financière n'était pas une bonne idée. Le Financial Times écrit lundi que des responsables européens envisagent de remanier le FESF pour permettre ce type d'opération. Mais des sources de la zone euro ont dit lundi qu'il n'y avait aucune discussion pour modifier le mandat ou l'amplitude des opérations du FESF.