L'antienne à Rome, avant-hier, était " serrer les dents et retenir son souffle ", puisque ses dettes s'approchent de 120% du PIB, en leur causant des attaques. Quelques fonds abstraits américains jouent malheureusement contre l'Italie, selon " Financial Times ".Alors que la charge budgétaire de la dette est en train de s'envoler, l'Etat prévoyait de rembourser cette année environ 80 milliards d'euros sur la totalitée de 1900 milliards, hélas la facture sera beaucoup plus lourde et le contrôle du déficit est de plus en plus sujet à caution. Etant donner que le taux à dix ans va poursuivre sa hausse au-delà de 5,5% sur le marché obligatoire, menant l'écart avec le Bund allemand vers la barre des 300 points de base, plus très loin de l'Espagne. Dans ce contexte, les deux levées de fonds prévues par l'Italie cette semaine " 7 milliards d'euros hier, 6 milliards demain ", s'annoncent notamment tendues. Le président de la République, Giorgio Napolitano, a lancé un appel à " la cohésion nationale ". L'appréhension augmente d'autant plus que des rendez-vous importants sont en vue. Les engagements qui arrivent à échéance connaîtront des pics en août (36,3 milliards d'euros) et surtout en septembre (61,7 milliards d'euros). " Nous sommes très inquiets. Avec l'Italie, on passe dans une toute autre dimension ", souligne Anne-Charlotte Com, analyste pour le courtier Aurel. " Cette vague de spéculations violentes prend l'Italie pour cible mais l'endettement privé est réduit, le secteur bancaire est sain et le pays dispose de la troisième industrie de la zone euro alors que la Grèce ne vit que de tourisme ", mentionne Marco Valli, économiste de la banque UniCredit. La Bourse de Milan a de nouveau dévissé Les vives tensions de ces dernières heures entre le président du Conseil, Silvio Berlusconi, et son ministre des Finances, Giulio Tremonti, sont-elles la raison de cette panique ? Elles forment un supplément " d'incertitude " qui a " immédiatement amené les marchés à voir l'Italie comme un pays à risque ", note Giuliano Noci, professeur d'économie à l'Université Polytechnique de Milan. Milan a de nouveau relâché en dépit de l'annonce de la Commission des opérations de Bourse, dimanche soir, s'agissant sur des marchés actions, de l'encadrement prochain des ventes à découvert pour repousser la spéculation. L'indice FTSE Mib a cédé 3,96 % après avoir déjà perdu 3,47 % en fin de semaine dernière. Avant de partir à Bruxelles retrouver ses homologues de la zone euro, dimanche matin, Giulio Tremonti a donné un discours de fermeté, pour essayer de balayer le scandale financier dans lequel l'un de ses amis députés est anxieux depuis plusieurs jours. Arrivant au plan d'austérité de 68 milliards d'euros en cours d'examen au Sénat, il a ajouté que "ceux qui demandent à l'Italie de faire plus et d'anticiper les mesures d'économies prévues pour les trois prochaines années n'ont rien compris". " Notre plan de rigueur ne sera pas modifié et sera approuvé par le Parlement d'ici à une semaine, chose qui ne s'est jamais vue dans l'Histoire ", a-t-il accentué. Une réponse indirecte à Angela Merkel qui avait appelé ce week-end le chef du gouvernement italien pour lui demander " l'adoption rapide " de son plan. Un plan que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schauble, a qualifié avant-hier, de " très convaincant ". Pour Fabio Fois, économiste de Barclays Capital, l'heure est " grave" mais il n'y a " pas de risques " que l'Italie ait besoin de faire appel à une aide extérieure. " Le plan est crédible, seules les tensions politiques ont réduit l'efficacité du message ", assure-t-il. A Rome, l'opposition parlementaire a promis de ne se livrer à aucune "obstruction ".