Les Nations unies ont formé, avant-hier, une commission d'enquête composée de trois experts internationaux chargés de faire la lumière sur les violations des droits de l'homme en Syrie depuis le début du soulèvement contre le régime de Bachar al Assad à la mi-mars. Le 23 août dernier, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies avait créé cette commission d'enquête sur la répression en Syrie, y compris sur de possibles crimes contre l'humanité. En dépit de l'opposition de la Russie et de la Chine, les 47 membres avaient adopté à une large majorité une résolution présentée par l'Union européenne et les Etats-Unis. Le Brésilien Sergio Pinheiro présidera cette commission d'enquête. Professeur à la retraite et ancien secrétaire d'Etat aux droits de l'homme du gouvernement brésilien, il a déjà travaillé pour le Conseil de l'Onu sur le Burundi et la Birmanie. La Turque Yakin Erturk, qui a déjà été chargée de travailler sur les violences faites aux femmes, et l'Américaine Karen Abou Zeid, précédemment chargée du dossier des réfugiés palestiniens, sont les deux autres experts nommés. L'Uruguayenne Laura Dupuy Lasserre, qui préside le Conseil, a souligné "l'importance de voir les autorités syriennes coopérer pleinement avec la commission". Au moins 2.600 personnes ont été tuées en Syrie depuis le début des manifestations hostiles au régime, a annoncé, avant-hier, le Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay. Le "Jour de colère contre la Russie" voué à l'échec L'appel de l'opposition syrienne à organiser un Jour de colère contre la Russie, hier, à travers le pays ne sera pas soutenu par la population, a estimé le politologue syrien Qadri Jameel dans une interview accordée à RIA Novosti. "Il s'agit de slogans virtuels lancés via Internet depuis l'étranger. Cet appel est lancé par les forces prônant une ingérence étrangère dans les affaires intérieures de la Syrie. La position équilibrée de la Russie leur fait obstacle. L'expérience démontre que lorsque l'Occident s'immisce dans les affaires intérieures d'un pays, que ce soit la Yougoslavie, l'Irak ou la Libye, la situation s'empire au lieu de s'améliorer. La Syrie s'en rend parfaitement compte", a indiqué l'expert syrien. Selon lui, le peuple syrien a une "attitude d'amitié stable envers la Russie" qu'"aucun slogan lancé depuis l'étranger via Internet" n'est en mesure de modifier. Des appels à organiser, hier, des manifestations dénonçant la position de Moscou, qui rejette les sanctions contre Damas, ont été publiés dans le réseau social Facebook sur la page Révolution syrienne 2011. Avant-hier, le président russe Dmitri Medvedev a déclaré que "la position russe est que la résolution sur la Syrie doit être sévère, mais en même temps équilibrée et adressée tant aux autorités officielles dirigées par Bachar al-Assad qu'à l'opposition".