De plus en plus visible sur la scène algérienne, et après avoir mis le feu le 04 juillet dernier au théâtre de verdure d'Oran, puis le 18 juillet au théâtre de plein air en ouverture du Festival arabe de Djemila, le king Khaled animait un spectacle époustouflant, en Outre-mer, le 10 septembre dernier, au Luxembourg à la Place Guillaume II, à l'occasion du Festival Summer in the City. Concert à 100% humanitaire, le king du raï chantait en faveur de la campagne Solidarity 4 Change, organisée par SOS Villages d'Enfants Monde. Plus qu'un simple label, Summer in the city se veut une campagne participative dont le but est de créer des synergies entre organisateurs culturels, touristiques et institutionnels de la capitale. Ce n'est pas la première fois que la vedette internationale du raï, met sa voix au service d'une cause humanitaire, car il l'a fait à plusieurs occasions notamment pendant les tragiques inondations de Bab El Oued, et des tremblements de terre de par le monde. De retour sur scène après une longue éclipse, Khaled a publié Ya Rayi (2004), un album enregistré entre Paris et Le Caire, suivi d'un "Best Of" sorti en novembre 2007. Liberté (Houria), le huitième album studio de Khaled, est sorti au printemps 2009. Composé de seize chansons, ce dernier opus fut très original dans le sens où le king y a mis de nouvelles sonorités tirées du raï authentique certes, mais aussi quelque peu modernes. "Liberté " rappelle déjà ses succès des années 70 et 80 d'autant plus que la star du raï a fait dans ce produit un retour triomphant vers l'istikhbar, (prélude). A la faveur de cette nouvelle production, Khaled avait effectué une tournée dans l'Hexagone qui la conduite le 22 mars au festival banlieue bleue, le 07 mai au Luxembourg et le 15 mai à la prestigieuse salle parisienne de l'Olympia, un espace où il s'est déjà produit. " Liberté " est signé ainsi deux ans après son pathétique " Ya Moul Kar " paraphé en 2007. A sa naissance à Oran un 29 février 1960, c'était Hadj Brahim Khaled, puis une fois hissé sur la scène artistique c'est devenu, Cheb Khaled, puis une fois consacré mondialement, ça s'est transformé en Khaled tout court, un king qu'on appelle par son prénom comme un intime. Hadj Brahim Khaled est né à Sidi-El-Houari, un faubourg d'Oran, qu'il chante à longueur de tube. C'est Elvis et Johnny et le charme, voire l'hystérie qu'ils engendrent autour, qui titillera le cœur du jeune Khaled qui voudra plus tard devenir comme eux, chanteur. Il fera alors l'école buissonnière, préférant l'animation des mariages aux bancs scolaires. Mais il lui faudra attendre ses seize ans révolus pour balancer son premier 45 tours, Trig Lycée, apologie provoc de la drague et de l'école buissonnière. Khaled, porte parole d'une musique Khaled bravera tous les tabous pour devenir le porte-parole de cette musique là. C'est lui qui inaugurera la liste des chebs, en se branchant raï sur une prise de 10 000 volts. Lorsqu'il débarque en France en 86, pour un festival de raï à Bobigny, Cheb Khaled met le feu à l'Hexagone. Ses cassettes l'avaient déjà précédé dans la communauté, mais Khaled agite son raï comme jadis Elvis son pelvis. Il décide de quitter l'Algérie pour s'installer dans la région parisienne. Son premier album " européen ", Kutché au tournant des années 90 est un métissage vers le jazz et la pop. Mais c'est en 1992 qu'explose la bombe Didi, premier hit d'un genre inédit: le raï-groove. A trente et un ans, Khaled échange son titre de Cheb pour ceindre la couronne du King de la sono mondiale. L'album Didi produit à Los Angeles par le funky Don Was se satellise tout autour de la planète. Deux ans plus tard, en 1993, Khaled publie N'ssi N'ssi, produit par Don Was et Philipe Eidel. Et, au crépuscule de l'année 96, Khaled entreprend son troisième voyage de Sinbad avec Sahra . D'abord entouré de Philipe Eidel et du fidèle Kada, Khaled jette les bases de l'album dans le petit studio qu'il s'est installé à la maison. Puis, il retrouve Jean-Jacques Goldman au Studio Davout, pour y enregistrer l'invincible Aïcha, son premier succès dans la langue de Molière. Un second titre imparable, Le Jour viendra, bâti sur une trame multicolorée de violons et de oûd (luth) naîtra de ces cessions dorées par Goldman. Destination Jamaïque avec Eidel. Ils retrouvent Clive Hunt qui a réuni pour l'occasion les cuivres des Wailers et quelques vétérans du reggae sound comme Mickey Chung. Hunt et Eidel unissent leurs talents sur El Harba, un funky léger. Puis, à Kingston, au Tuff Gong Studio du clan Marley, il enregistre trois titres avec Hunt, où ses racines africaines percutent leur cousine jamaïcaine en un métissage inédit de raïggae : Mektoubi et ses cuivres incendiaires, Raikoum en high-life afro-oriental désorientant et surtout Ouelli El Darek, imparable chanson d'amour couleur reggae-slow roots où les choeurs des I-Threes battent la chamade. En 2009, pour marquer l'arrivée de la soirée Raï'n'B Fever 2009, avec le groupe Magic System, il chante Même pas fatigué. Et c'est la vérité !