Total a annoncé qu'il avait repris ce week-end, la production de pétrole sur une plateforme au large de la Libye, ce qui fait de lui la première compagnie étrangère à rouvrir le robinet d'or noir libyen depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi. Un porte-parole du groupe a déclaré que la production avait repris dès ce, week-end. Auparavant, le groupe avait déclaré qu'il allait reprendre la production sur (la plateforme d' Al Jurf ce week-end. La plateforme intacte d'Al Jurf (ouest), à l'arrêt depuis mars en raison de la révolte contre le régime déchu de Mouammar Kadhafi, est opérée par la compagnie libyenne Mabruk Oil et située sur un champ pétrolier détenu à 50% par la compagnie nationale libyenne, la National Oil Corporation (NOC), à 37,5% par Total et à 12,5% par l'allemand Wintershall. Située à environ 100 kilomètres au large des côtes libyennes, elle avait avant la guerre une production de 40.000 barils par jour. Le retour à la production normale prendra quelques semaines, selon un porte-parole de Total. Les premières exportations depuis le champ au large, qui est desservi par pétrolier, auront lieu dans environ 15 jours, a-t-il ajouté. L'Union européenne vient de lever des sanctions visant la très puissante NOC, ce qui doit faciliter les opérations pétrolières en Libye. Dans un entretien au journal allemand Handelsblatt publié, aujourd'hui, le patron de Total, Christophe de Margerie, avait indiqué que la production du groupe en Libye devrait reprendre rapidement, le groupe ayant de bonnes raisons de penser que (ses) sites de production sont en bon état en dépit du conflit. Total, présent sur quatre sites libyens (Al Jurf et trois champs à terre), produisait avant la guerre environ 55.000 barils par jour en Libye, dont la production pétrolière quotidienne d'environ 1,6 million de barils s'est réduite comme peau de chagrin à cause de la guerre. Concernant les sites à terre, aucun calendrier de reprise n'est fixé, selon Total. La compagnie libyenne Arabian Gulf Oil, basée dans le fief de l'insurrection à Benghazi, avait déjà repris il y a dix jours la production dans l'est du pays. La chute du régime de Mouammar Kadhafi a réveillé les espoirs d'une redistribution des cartes pétrolières favorisant les entreprises des pays les plus engagés dans la guerre contre le leader libyen, comme la France. Les experts soulignent que la priorité pour le nouveau pouvoir est de faire repartir les exportations de pétrole, probablement avec le concours des compagnies déjà bien implantées dans le pays, comme l'italien Eni, Total ou l'espagnol Repsol. Les avis divergent sur le temps nécessaire pour reprendre la production à son niveau d'avant-guerre. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) juge réaliste un délai de 18 mois. L'Agence internationale de l'Energie (AIE) pense qu'il faudra attendre au moins 2013, avec une prévision de production de 1,1 million de barils par jour à fin 2012.