L'expérience de l'Algérie en matière d'égalité des chances entre les femmes et hommes dans l'insertion dans le monde du travail a été longuement débattue cette semaine au niveau de la Conférence internationale du travail. A l'occasion de la 96e session de la CIT qui s'est tenue cette semaine à Genève, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a eu à intervenir en mettant en exergue les progrès que l'Algérie a réalisés à cet effet. Le document émanant de son département ministériel, synthétisant la communication de Louh devant l'assemblée générale de la CIT, souligne qu'il a été fait le rappel " des principes de la Constitution algérienne qui consacre la non-discrimination, l'égalité des citoyens devant la loi, quels que soient leur sexe, race, opinion ou situation personnelle ou sociale, ces mêmes principes que l'on retrouve dans la législation nationale du travail et de la sécurité sociale ". Le ministre a eu également à mettre en exergue devant cette instance internationale chargée de la défense des droits des travailleurs, " les progrès réalisés par l'Algérie sous la conduite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre des réformes engagées dans le domaine législatif, économique et social, des réformes qui ont facilité l'insertion des femmes et des jeunes dans le monde du travail, rappelant aussi au passage les réalisations enregistrées en matière de promotion du principe d'égalité au travail notamment dans des secteurs jusque-là demeurés seuls privilèges des hommes, à l'exemple du secteur de la justice où les femmes représentent actuellement un taux très élevé des effectifs ". Pour mieux illustrer la situation du monde du travail en Algérie et les progrès réalisés ces dernières années, le ministre a dressé un tableau chiffré, comme il est revenu également sur les mesures particulières introduites dans la législation algérienne au profit des handicapés dans le but de faciliter leur insertion sociale. En tout cas, quoique sa situation a connu des améliorations ces dernières années, il reste que le taux d'insertion de la femme dans la vie professionnelle demeure insignifiant par rapport aux hommes. La gent féminine ne représente pas plus de 20% du monde de travail en Algérie en effet. Toutefois, l'évocation de la situation du monde du travail dans le pays ne peut se faire sans soulever la question de la sécurité sociale et le renforcement des instruments de lutte contre le travail au noir dans le pays. Les statistiques les plus récentes ont fait état de chiffres on ne peut plus effarants quant à la vulnérabilité qui frappe des franges entières de travailleurs. La précarité touche notamment les travailleurs du secteur privé dont plus de 30% ne sont pas déclarés à la sécurité sociale et une grande partie est sous-payée, particulièrement parmi les nouveaux diplômés du sexe féminin. Enfin, devant la session de la Conférence internationale du travail, Tayeb Louh a également plaidé en faveur de l'amélioration des conditions de travail dans le continent africain tout entier. " La situation du continent africain, a-t-il souligné, est confrontée aux fléaux de chômage et de la pandémie du VIH/sida, qui affecte particulièrement la population en âge de travailler comme le souligne le dernier rapport de l'Union africaine sur la situation économique et sociale en Afrique ".