Des arrêtés interministériels concernant la mise en valeur des terres agricoles dans certaines régions du pays viennent d'être publiés dans le Journal officiel. Ils portent essentiellement sur la délimitation des périmètres de mise en valeur de terres agricoles au niveau des wilayas d'El-Oued, de Tizi Ouzou, de Ghardaïa, El-Bayedh et Aïn Témouchent. La mise en valeur des terres agricoles est conçue, aujourd'hui, comme une priorité du secteur de l'agriculture. L'objectif est de réhabiliter les terres dégradées. Parmi les solutions proposées, d'ailleurs, figure la technique de la mise en défens qui a enregistré dans pas mal de sites et régions, notamment steppiques, des avantages écologiques certains. La mise en défens d'un parcours est une technique qui consiste à interdire son exploitation par les troupeaux domestiques. Une mise en défens d'un espace donné est comparable à un écosystème, qui évolue en étroite relation avec les caractéristiques propres du milieu naturel qui l'abrite. Cette technique est essentiellement adoptée par les structures administratives de développement. Leur souci étant de préserver les ressources en sols des risques de désertification. Les habitudes d'exploitation paysanne et la faiblesse du niveau économique des ménages cherchent à profiter de ces ressources gratuites par les pratiques d'élevage. Une divergence de perception se manifeste entre développeurs et utilisateurs locaux. La logique de gestion raisonnée des développeurs s'oppose aux stratégies des éleveurs qui cherchent à subvenir aux besoins immédiats de leurs troupeaux et familles. Par conséquent, la diffusion de ces techniques auprès des populations rurales s'est heurtée à des obstacles liés au contexte social et économique des habitants. Les acquis d'une enquête d'intention menée en 1999, illustrent que 46% des enquêtés se montrent satisfaits des améliorations apportées par la mise en défens. Aucun chef d'exploitation n'a tenté de l'adopter de son propre gré, dans ses parcours privés. Approximativement, un enquêté sur trois affirme que les effets de la mise en défens demeurent dans l'ensemble modestes. Certains indiquent qu'au bout de quelques années de mise en défens, la production des végétaux commence à chuter. Conclusions : la mise en défens compte parmi les moyens performants pour la réhabilitation des parcours perturbés. Les acquis de terrain confirment que les améliorations qui ont découlé de cette technique, sont nombreuses et diversifiées. Il semble que les avantages liés à la richesse floristique, la reprise de la vocation pastorale et du niveau de recouvrement n'ont pas trouvé de place dans la logique des exploitations familiales. Les mutations socioéconomiques ont fait, qu'à nos jours, les pratiques pastorales persistent dans des circonstances de déséquilibre écologique très prononcé. Les actions de sensibilisation et l'adoption des subventions n'ont pas réussi à inciter les éleveurs à une gestion rationnelle. Il semble aussi que le contexte socioéconomique des éleveurs ruraux est aussi compliqué et contraignant que le contexte bioclimatique des communautés végétales en zones arides. La recherche de solutions appropriées aux écosystèmes en difficultés de reproduction passe par une connaissance suffisamment approfondie de l'ensemble des constituants et facteurs qui régissent leur dynamisme.