" Le 8e forum sur la recherche et le partenariat entre l'Université et les entreprises sera organisé en janvier 2012 " a annoncé, hier, M Abderrazak Henni, secrétaire général du ministère de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, au cours de l'ouverture des travaux du colloque international sur " l'innovation, l'entrepreneuriat et la compétitivité des entreprises " organisé à Alger, durant trois jours (les 17, 18 et 19 octobre), sous le haut patronage du ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, par l'institut de management, Egic-Ibnsina, en partenariat avec l'agence nationale de développement des PME dirigée par M. Rachid, Moussaoui .C'est ainsi que M. Henni a insisté, dans son allocution d'ouverture des travaux prononcée au nom du ministre en charge du secteur, M. Mohamed Benmeradi, sur les enjeux de la consolidation des relations de recherche et de partenariat construites entre le monde universitaire et celui des entreprises sous forme de signature de conventions estimées au jour d'aujourd'hui à une trentaine, selon M Benzaghou, recteur de l'USTHB. M. Henni, qui a reconnu l'existence de capacités d'innovation au sein des PME, a souligné que ces dernières sont aussi mises en valeur en Algérie dans le cadre de l'organisation de remise de prix annuels d'innovation aux meilleures entreprises performantes qui ont développé la recherche et la création de nouveaux produits ou des services. " La 3e édition des prix d'innovation est programmée pour le mois de décembre de l'année en cours " a-t-il ajouté, en lançant un appel aux PME primées de poursuivre les efforts d'innovation et d'inspirer d'autres à se lancer dans la même direction. La mise à niveau des PME est également une préoccupation du ministère qui a tracé, dans ce sens, un programme national de 20.000 PME retenues pour un montant d'investissements de 386 milliards de dinars d'ici 2014. " L'innovation est au centre des stratégies de management des entreprises et des politiques publiques et, par conséquent, la recherche de développement des capacités d'innovation et d'un partenariat innovant est plus que nécessaire pour bâtir une économie compétitive. Le process innovant est une affaire des entreprises mais aussi de la construction d'un milieu innovant par les chercheurs et les pouvoirs publics " a souligné, quant à elle, Mme Fatiha Rachedi, directrice générale de Egic Ibnsina. C'est de l'interaction du jeu de tous les acteurs que dépend, dit-elle, l'enjeu de la compétitivité. C'est dans l'objectif de débattre de ces multiples problématiques que l'institut de management Egic Ibnsina a organisé cet événement, pour contribuer, dit-elle, à la réduction de la facture des importations et à la création des emplois au sein des PME. " Les capacités d'innovation existent au sein des PME algériennes " a-t-elle ajouté, soutenant que ces capacités ne sont pas essentiellement technologiques. Un panel d'experts nationaux et internationaux, composé de chercheurs, directeurs de laboratoire de recherche, de chefs d'entreprise et de cadres institutionnels présenteront, durant ces trois jours, des communications sur les expériences nationales et internationales en matière d'innovation et de compétitivité des entreprises. Cette rencontre est aussi un espace pour débattre, selon les organisateurs, du management, du financement et des politiques publiques en matière d'innovation. De son côté, le directeur général de l'Agence nationale de développement de la PME , M. Rachid Moussaoui, a affirmé qu' "un cinquième du budget alloué aux entreprises ayant déjà adhéré au programme de mise à niveau est consacré au coaching à l'innovation". "Ces entreprises bénéficieront d'un accompagnement qui sera assuré par une équipe d'experts pour leur montrer comment innover", a-t-il expliqué. Selon M. Moussaoui, 1.020 entreprises ont déjà adhéré au programme national de mise à niveau des entreprises depuis son lancement en février dernier. "Ce chiffre sera porté à la hausse avec la nouvelle décision du gouvernement d'inclure dans le programme de mise à niveau même les entreprises d'une taille inférieur à 10 personnes", a-t-il indiqué. Des experts en matière d'innovation et de compétitivité des entreprises, ont été unanimes hier, à affirmer que l'innovation est un processus complexe qui engage l'entreprise, les chercheurs et les pouvoirs publics à construire un milieu innovateur par tous ses acteurs. "La construction d'un milieu innovateur est une ressource fondamentale pour bâtir une économie compétitive", a souligné le Pr Abdelmadjid Ait Habouche de l'université d'Oran dans sa communication. Toujours selon cet expert, les secteurs les plus performants à l'innovation sont ceux de la chimie, de la pharmacie et celui des technologies de l'information et de la communication. Il a précisé, dans le même sens, qu'entre 40 à 50% des petites et moyennes entreprises innovent dans les biens d'équipement, 25% dans les biens intermédiaires et entre 20 à 25% dans les biens de consommation. Sans détour, le Pr Abdelkader Djelfat estime que les entreprises sont, aujourd'hui, condamnées à "innover ou disparaître". "De nos jours, la compétitivité des entreprises est le garant de leur existence", a-t-il soutenu dans son intervention, relevant qu'en Algérie le système d'innovation est " un peu déstructuré". A ce titre, l'expert insistera sur l'importance de "replacer la stratégie nationale de l'innovation dans l'économie de connaissance", mettant ainsi l'accent sur la nécessité de réinsérer l'entreprise dans le système d'innovation. Il estimera à cet effet que "50% des entreprises algériennes n'investissent pas dans l'immatériel" pour rester au diapason des mutations profondes qui s'opèrent dans le monde de l'entreprise.