Quand on sillonne les allées et venues de Manufac'2011 ou le SIELEC avec un regard avisé et dénué de tous préjugés, on se rend compte sur le champ du Palais des Expositions que les produits sortis des manufactures et des usines algériennes ne sont pas aussi mauvais qu'on le croyait à cause des idées reçues; mais au contraire, ils sont de bonne qualité et certains n'ont rien à envier aux produits étrangers asiatiques ou européens. C'est ce que constatent les visiteurs professionnels. Le redéploiement du secteur de l'industrie électrique, électronique et d'électroménager est aussi une réalité qui saute aux yeux des visiteurs. La relance du secteur est désormais inscrite de nos jours dans les programmes économiques comme une priorité du gouvernement ; alors qu'il a été dans le passé récent pratiquement marginalisé et écarté de la stratégie industrielle en termes d'investissements. Et ce à cause des experts, de l'importation des expériences économiques étrangères qui n'ont rien à avoir avec l'histoire économique algérienne. Le potentiel public recèle en effet des capacités industrielles importantes qui ne peuvent pas être écartées du processus de développement national. Les produits made in Algéria sont donc non seulement de bonne facture selon le rapport qualité prix mais ils prouvent l'acquisition d'un certain savoir-faire algérien et un taux d'intégration industrielle qui frise souvent les 80 % , selon de nombreux managers rencontrés, samedi au pavillon central du Palais des Expositions. Ainsi la relance du secteur du textile et du cuir ainsi que de la chaussure n'est plus une vue d'esprit au niveau des entreprises publiques qui viennent de connaître des plans d'assainissement et d'investissements ; même si certains n'hésitent pas à pointer du doigt une concurrence déloyale des produits étrangers qui ont envahi le marché national sans taxes douanières ou contrôle de la qualité. Les fabricants de textiles et de la chaussure la subissent de plein fouet. Mais les produits de terroir résistants sont la source d'un savoir-faire et un rempart contre la grande invasion. " Lorsque ce savoir-faire local ancestral est transféré de sa dimension artisanale vers un devenir manufacturier industriel, il garde la valeur de la rigueur dans la conception et le savoir-faire dans la réalisation marquée par une touche artisanale qu "on ne trouve nulle part ailleurs ", dira un exposant du stand de l'ex- entreprise EMAC de Bordj el kiffan (Est d'Alger) qui fabrique la chaussure dont le segment connu est "Richelieu". Il en est de même pour les secteurs de textile et d'électroménager qui ont connu également des avancées industrielles importantes. Les produits de l'ENIEM ou de l'ENIE, fleurons de l'industrie algérienne tiennent aujourd'hui la route et font face à la concurrence des marques étrangères comme les Condor, Cristor, Salam Electronic et Samha Algérie, des entreprises privées de droit algérien qui participent aussi à la création de la richesse et de l'emploi. Moyennant un accompagnement conséquent de la part des banques, ainsi les artisans qui ont osé les premiers pas dans l'industrie, avec une somme de know-how impressionnante ont toutes les chances d'émerger un jour ou l'autre sur le marché national qui exige des produits de qualité et concurrentiels car il est sur le marché international. Les petites et moyennes entreprises (PME) ont certes besoin d'accompagnement et de mise à niveau pour s'adapter aux nouveaux modes de production et maîtriser les nouvelles technologies dans le cadre notamment des relations de partenariats public/ privé (PPP) ou avec des partenaires étrangers selon la formule d'investissement 45% et 49%. Toutes ces entreprises exposantes, qu'elles soient publiques ou privées, cherchent à se faire connaître et surtout en quête de reconnaissance.