L'activité manufacturière en Chine est repartie à la hausse au mois d'octobre après trois mois de contraction successifs, selon l'indice PMI préliminaire de la banque HSBC publié, hier. L'indice PMI des directeurs d'achat calculé par HSBC a atteint 51,1 en octobre, contre 49,9 en septembre. Il s'agit de l'indice le plus élevé en cinq mois, précise HSBC. Un chiffre supérieur à 50 indique une expansion de l'activité manufacturière, un chiffre inférieur à 50 une contraction. Le chiffre pour octobre sera révisé vers le 1er novembre quand l'indice définitif sera publié par HSBC, qui interroge les directeurs d'achat de plus de 420 entreprises manufacturières en Chine. Le rebond du mois d'octobre est dû à "une accélération des nouvelles commandes et de la production", selon Qu Hongbin, principal économiste de HSBC pour la Chine. "La composante inflation dans le résultat de l'indice PMI confirme une croissance stable des prix à la sortie d'usine et une moindre hausse du prix des intrants", détaille M. Qu. L'inflation a atteint 6,1% en septembre en Chine, après avoir culminé à 6,5% en juillet. "Tous ces chiffres confirment notre analyse selon laquelle il n'y a pas de risque de ralentissement brutal en Chine", assure M. Qu. La croissance de l'économie chinoise a ralenti à 9,1% au troisième trimestre, contre 9,5% au deuxième et 9,7% au premier, après avoir caracolé à 10,4% en 2010. Les exportateurs chinois commencent à ressentir les effets de la crise de la dette en Europe, le premier débouché, ainsi que d'une situation économique difficile aux Etats-Unis. En septembre, les exportations chinoises vers l'UE ont ainsi reculé à 31,6 milliards de dollars contre 34,2 milliards USD en août, selon les chiffres des douanes chinoises. Le marché automobile tiré par les exportations La croissance du marché automobile chinois sera "principalement" tirée cette année par les exportations, alors que la progression des ventes sur le premier marché mondial s'est beaucoup ralentie, ont rapporté, hier, les médias La Chine devrait exporter en 2011 quelque 800.000 véhicules, après en avoir déjà vendu à l'étranger 614.000 au cours des neuf premiers mois de l'année, soit environ 60% de plus que durant la même période de l'an passé, a précisé le journal. "Le marché des exportations de véhicules est devenu cette année la principale force motrice de la croissance des ventes d'automobiles en Chine", selon la presse. Le marché automobile chinois, après avoir dépassé en 2009 celui des Etats-Unis avec une croissance de 46%, a encore bondi de plus de 32% en 2010, mais la progression s'est fortement ralentie cette année et devrait se situer aux alentours de 5%, selon l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM), un organisme proche du gouvernement. Durant les neuf premiers mois de l'année, les constructeurs ont vendu en Chine 13,6 millions de véhicules, soit 3,6% de plus que durant la même période de l'an passé. La hausse des prix va retomber avant la fin d'année La hausse des prix en Chine va retomber en dessous de 5% en novembre et décembre alors que les mesures gouvernementales ont permis d'endiguer l'inflation, selon un haut responsable chinois cité, hier par les médias. "L'indice des prix à la consommation, une des principales jauges de l'inflation, va baisser à moins de 5% au cours des deux mois à venir", selon Peng Sen, vice-président de la Commission nationale de la réforme et du développement chinoise (NRDC). Le gouvernement est parvenu à contenir la hausse des prix après avoir "augmenté l'offre, réduit les coûts logistiques, réprimé les désordres en matière de prix, et normalisé l'expansion monétaire", selon les propos de M. Peng. La Chine s'était fixé en mars l'objectif de maintenir l'inflation autour de 4%, mais la hausse des prix a atteint 6,5% en juillet, son plus haut niveau en plus de trois ans, avant de retomber légèrement à 6,2% en août et 6,1% en septembre. "La lutte contre l'inflation a été efficace", mais l'environnement international ainsi que des problèmes liés aux déséquilibres du développement en Chine ont rendu "la régulation économique plus complexe", selon le responsable chinois. La lutte contre l'inflation est depuis le début de l'année la priorité numéro un du gouvernement, qui craint que la hausse des prix, et notamment ceux de l'alimentation qui ont progressé de 13,4% sur un an en septembre, provoquent de l'instabilité sociale. Mais les restrictions sur le crédit ont récemment mis en difficulté les PME, dont certaines ont aussi été touchées dans leurs exportations par les difficultés des économies européenne et américaine, conduisant Pékin à assouplir de façon ciblée les conditions d'octroi de nouveaux prêts.