Walid al-Moallem, le chef de la diplomatie syrienne a quitté avant-hier le Qatar sans apporter la réponse de Damas au plan de la Ligue arabe visant à arrêter la violence, l'Otan excluant pour sa part toute intervention militaire en Syrie. Walid al-Moalle, chef de la Ligue arabe a par ailleurs expliqué le plan arabe qui prévoit un arrêt immédiat de la violence et le retrait des chars afin d'adresser un message rassurant à la rue syrienne. Ce plan stipule également l'amorce au Caire d'un dialogue national entre toutes les composantes de l'opposition et le régime. Mais sur le terrain, les forces de sécurité syriennes ont poursuivi leur sanglante répression, tuant sept civils et un déserteur de l'armée. La délégation syrienne a également quitté Doha sans fournir de réponse au plan arabe, d'après la chaîne satellitaire al-Jazira basée au Qatar. Le chef de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen a assuré lundi qu'une intervention militaire de l'Alliance atlantique était totalement exclue en réponse des propos du président syrien annoncé dimanche dernier affirmant qu'il n'ont aucunement l'intention d'intervenir en Syrie, dans un avion l'amenant en Libye, tout en condamnant fermement la répression contre les civils. Il ajouta que l'intervention en Libye était une prise de responsabilité en vue d'un mandat clair des Nations unies secondé d'un soutien fort et actif des pays de la région et qu'aucune de ces conditions n'est remplie en Syrie. Sur le terrain, sept civils ont été tués, au lendemain de la mort déjà de sept d'entre eux dans la dispersion de manifestations réclamant le gel par la Ligue arabe de l'adhésion de la Syrie. Cinq ont été tués par balles à Homs (centre), un des foyers de la contestation, un à Harasta, près de Damas, et un autre ainsi qu'un déserteur dans la province de Hama (nord), selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni. Des dizaines d'étudiants ont défilé par ailleurs à l'université de Qalamoune dans la province de Damas pour réclamer le départ du président syrien, ainsi qu'à l'université de Deraa (sud), où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles et arrêté des étudiants, selon la même source. Le régime syrien, qui ne reconnaît pas l'ampleur de la contestation et attribue les violences dans le pays à des "gangs terroristes", ne cesse de réprimer les protestataires. Plus de 3.000 personnes ont péri depuis le 15 mars, selon l'ONU. L'insurrection populaire tend désormais à se transformer en conflit armé avec la multiplication des affrontements entre soldats, membres des forces de sécurité et déserteurs, qui ont fait des dizaines de morts ces derniers jours. Pendant ce temps, à Damas, un comité national a commencé ses travaux avant-hier pour élaborer un projet de nouvelle Constitution pour la Syrie. L'élaboration d'une nouvelle Constitution était l'une des principales revendications de l'opposition au début du mouvement de contestation, mais les opposants exigent désormais le départ du président syrien.