La société algérienne d'allergologie et d'immunologie clinique organise, depuis hier, à Alger, le congrès international sur l'allergologie. Une manifestation scientifique qui rentre, selon le président de l'association, le professeur Habib Douagui, dans le cadre de la formation continue des médecins algériens qu'ils soient spécialistes ou généralistes, ainsi que l'échange d'expériences entre les participants. Ces derniers n'ont, d'ailleurs, pas hésité à tirer la sonnette d'alarme sur l'augmentation de la prévalence des maladies allergiques observée ces dernières années, touchant toutes les franges de la population. Ils avancent des chiffres effrayants : 1 milliard de personnes dans le monde sont touchées par les maladies respiratoires chroniques. L'Algérie n'échappe pas à cette réalité amère : 3% des Algériens souffrent de différentes allergies. Il y a donc urgence pour la prise en charge de ce problème d'une manière réfléchie. Ainsi, les participants au congrès susnommé vont recommander à la tutelle (le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière ndlr) de créer des centres régionaux spécialisés dans le diagnostic, la prévention et le traitement des maladies allergiques. Des maladies qui, faut-il le signaler, sont en réalité des réactions anormales, inadaptées, exagérées et excessives du système immunitaire de l'organisme, consécutives à un contact avec une substance étrangère, le plus souvent, à l'organisme. L'épidémiologie de l'allergie montre que cet ensemble d'affections est très répandu et que, par conséquent, il importe d'accorder l'attention voulue à l'identification du risque allergique et à son évaluation pour être à même de mettre en œuvre des stratégies de prise en charge adaptées au risque. Les méthodes d'identification des substances produisant une sensibilisation cutanée sont bien connues. Elles restent à normaliser dans le cas des sensibilisants respiratoires et font encore défaut pour les autres types d'allergènes. On utilise les techniques de mesure de l'activité des sensibilisants cutanés pour l'évaluation du risque. Une fois le risque allergique bien caractérisé, l'évaluation de ce risque et sa prise en charge sont d'une importance primordiale pour réduire l'incidence des troubles allergiques. Pour évaluer le risque, il faut déterminer l'activité allergisante de l'agent en cause en fonction de la nature et de l'intensité de l'exposition. Si l'évaluation en fait ressortir la nécessité, il faudra alors prendre en charge ce risque en mettant en œuvre un certain nombre de mesures consistant, par exemple, à limiter l'exposition et à étiqueter le produit. En raison de la complexité des mécanismes qui sont à la base des troubles allergiques, il est encore difficile de proposer des tests prédictifs in vitro qui soient d'une portée générale, mais l'application des relations structure-activité mérite d'être étudiée de manière plus approfondie. Donc, il convient de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour prévenir les allergies, fondées sur des informations fiables relatives aux agents en cause et à l'environnement. L'action en vue de prévenir ou de réduire au minimum la fréquence des allergies doit reposer sur la limitation de l'exposition. Il est utile de savoir, en ce sens, que l'Algérie est choisie comme pays pilote en Afrique, pour la mise en place d'une enquête lancée par l'Alliance globale contre les maladies respiratoires chroniques. Une alliance créée le 28 mars 2006 à Pékin, sous le patronage de l'Organisation mondiale de la Santé.