Le comité ministériel de la ligue arabe (LA) et la Syrie se sont mis d'accord, avant-hier, sur un document final concernant la situation en Syrie. Une annonce officielle, à cet égard, a été faite, hier, au siège de la LA au Caire, capitale égyptienne. La crise qui perdure depuis près de huit mois en Syrie a fait l'objet ces derniers temps d'une activité fiévreuse de la part des dirigeants arabes qui cherchent pertinemment une issue à la crise syrienne se sont entretenu dimanche dernier à Doha, capitale du Qatar, avec le ministre syrien des Affaires étrangères Walid al- Moallem, et lui ont soumis un plan arabe appelant à la cessation immédiate des violences en Syrie, à un dialogue avec les personnalités d'opposition au Caire, et à un retrait de l'armée syrienne des zones insurgées. Les observateurs estiment que la réaction tardive de la Syrie au plan arabe est due aux réserves du gouvernement syrien sur les positions de certains pays arabes ainsi que sur le lieu du dialogue. La Syrie a déclaré, à plusieurs reprises, qu'un dialogue devrait avoir lieu sur le sol syrien et a ouvertement accusé certains pays d'être à l' origine des troubles sur son sol, et même de financer ce qu'elle appelle des groupes terroristes armés, auxquels elle attribue la mort de centaines de policiers et de soldats ainsi qu'à des bandits agissant sur instruction d'une conspiration internationale, et affirme que plus d'un millier de membres des forces de sécurité ont été tués dans ces insurrections. Les Nations unies estiment que plus de 3000 personnes ont trouvé la mort dans ces événements, au cours des sept derniers mois. Le dirigeant du mouvement de la Troisième voie dans son pays, le député Mohammad Habash, partisan d'une vision intermédiaire entre celle du gouvernement et celle de l'opposition, a déclaré que l'initiative de la Ligue arabe semble raisonnable et nous espérons que le gouvernement y répondra de manière positive. D'autre part, le politologue George Jabbour, a estimé qu'il n'y a de solution à cette crise que dans le dialogue, ajoutant que la LA pourrait jouer un rôle favorable pour le lancement d'un dialogue sérieux à Damas. La Syrie est secouée depuis plus de sept mois par des manifestations ininterrompues marquées par des appels croissants à la chute du régime. La Syrie et la Ligue arabe sont finalement tombées d'accord sur un document final concernant la situation en Syrie. L'annonce officielle sera faite au quartier général de la Ligue arabe aujourd'hui même. La Russie opposée à toute intervention militaire en Syrie Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré, à l'instar de l'opération de l'Otan en Libye, que la Russie s'est opposée à toute intervention militaire en Syrie, s'interrogeant sur la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye et le drame qui s'en est suivi. Il a assuré que son pays ne permettra pas qu'une chose pareille se produise en Syrie. Le président syrien Bachar al-Assad avait demandé, dimanche dernier, à la Russie de continuer à le soutenir face aux condamnations occidentales de sa répression des manifestations appelant à son départ. Cet appel était intervenu moins d'un mois après une déclaration du président russe Dmitri Medvedev, dans laquelle ce dernier appelait, pour la première fois, le président syrien à accepter des réformes ou bien à démissionner. La Russie continue donc de soutenir la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU et a bloqué jusqu'à présent toutes les propositions de sanctions. M. Lavrov a, en outre, exhorté l'opposition syrienne à ne pas rejeter les appels au dialogue et à ne pas s'associer aux éléments destructeurs, radicaux et extrémistes, et aux groupes armés qui reçoivent des armes de l'étranger. Pour sa part, le ministre émirati a assuré que les Arabes ne voulaient pas d'internationalisation de la crise syrienne. Le régime de Damas n'a toujours pas apporté de réponse au plan qui lui a été soumis par le comité ministériel arabe à Doha et qui prévoit le retrait des chars des rues et l'amorce d'un dialogue avec l'opposition au Caire.