La banque britannique HSBC a fait état, hier, d'un bond de 66% de son bénéfice net au troisième trimestre 2011, une performance due à des revenus exceptionnels et largement ternie par son pessimisme pour les mois à venir. Sur le trimestre achevé au 30 septembre, le bénéfice net part du groupe s'est élevé à 5,22 milliards de dollars (environ 3,8 milliards d'euros), contre 3,15 milliards un an auparavant. Les revenus de HSBC, une des premières banques européennes, se sont élevés à 21,5 milliards de dollars, en hausse de 15% par rapport à la même période de 2010, tandis que son ratio de fonds propres "Tiers 1" atteignait 10,6% au 30 septembre dernier. Toutefois, ces résultats ont été en grande partie obtenus grâce à la cession de certaines activités, par exemple en Hongrie ou au Chili, décidées dans le cadre d'un plan stratégique annoncé en mai. HSBC a aussi cédé cet été 195 de ses succursales de banque de détail aux Etats-Unis à l'américain First Niagara pour environ un milliard de dollars. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice sous-jacent du groupe est ressorti en diminution de 36% sur le trimestre, à 3 milliards de dollars, affecté par une baisse des revenus de la branche d'investissement et une hausse des provisions pour créances douteuses en particulier aux Etats-Unis. "Les perspectives de l'économie mondiale sont très incertaines alors que les problèmes des économies développées commencent à affecter les taux de croissance partout dans le monde", a en outre prévenu la banque, en faisant état de "risques accrus" sur son activité. Les investisseurs ont entendu la mise en garde et le titre HSBC lâchait 4,86% à 511,40 pence vers 9H30 GMT à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse globale de 0,98%. Début août, le groupe bancaire avait fait savoir qu'il allait supprimer jusqu'à 30.000 postes d'ici à 2013, soit près de 10% de ses effectifs, afin de dégager 3,5 milliards de dollars d'économies. Ces suppressions devraient être en partie compensées par l'embauche de 15.000 personnes dans les pays émergents, avec une priorité affichée sur l'Asie où la banque est déjà très implantée. Toujours dans le cadre de la restructuration de ses activités, HSBC a annoncé cet été la vente d'ici mi-2012 de ses activités de cartes de crédit aux Etats-Unis à la banque américaine Capital One, pour un montant de 2,6 milliards de dollars.