Le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté avant-hier toutes les parties en République démocratique du Congo (RDC) à faire campagne de manière pacifique, et a exprimé sa profonde inquiétude concernant des violences électorales à l'approche des élections présidentielles et législatives prévues le 28 novembre prochain. De même que les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur appel à des élections crédibles et pacifiques, pour lesquelles le gouvernement de la RDC assume la principale responsabilité. Ils ont même réitéré leur profonde inquiétude provoquée par les informations faisant état de violences électorales et ont appelé toutes les parties à faire campagne de façon pacifique et ont rappelé à tous les dirigeants politiques qu'ils étaient chargés d'assurer un processus électoral pacifique et ont appelé à toutes les parties prenantes à la retenue, à soutenir le travail de la Commission électorale nationale et indépendante (CENI) ainsi qu'à régler leurs différends de manière pacifique. Le Conseil de sécurité a également demandé à tous les candidats d'éviter toute provocation et de tout recours à la violence durant le processus électoral. Il aurait tout aussi exprimé sa profonde inquiétude quand à la vague de violences pré-électorales dans le pays. Ces dernières semaines, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, parti d'opposition) a organisé des manifestations dans la capitale Kinshasa et dans d'autres villes, durant lesquelles des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police. Onze candidats, dont le chef de l'Etat sortant Joseph Kabila, se présentent à la présidentielle prévue le 28 novembre, et 18 855 candidats vont se disputer 500 sièges de députés. Un ultimatum de 7 jours lancé à l'UDPS et au PPRD de cesser les violences par le RDC Jonas Tshiombela, le coordonnateur de la Nouvelle société civile (NSSC), a donné 7 jours à l'Union pour la démocratie et la progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi et au Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, au pouvoir) du président sortant Joseph Kabila, à cesser les violences. Ce dernier a même souligné que les deux partis politiques qui sont engagés dans le cycle de violence depuis le début de la campagne électorale pour le scrutin de novembre 2011, et qu'ils doivent cesser, avant d'exiger à leurs leaders de s'engager publiquement pour des élections apaisées et transparentes et d' appeler leurs militants à cesser la violence avant-hier. M. Tshiombela qui a également déploré plusieurs cas de violation de la loi, notamment la présence des affiches des candidats dans des endroits prohibés (établissements scolaires, stades ..) et la poursuite de la prestation des candidats dans l' administration, a appelé la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à faire respecter la loi. Les accrochages entre les deux partis politiques, qui ont commencé à Kinshasa avant le lancement officiel le 28 novembre prochain, ont gagné les provinces où l'on a déjà enregistré des affrontements à Mbuji-Mayi, au Kasaï Oriental (Centre de la RDC) et à Lubumbashi, au Katanga (Sud-est de la RDC). Dimanche dernier, Tshisekedi, candidat de l'opposition en vue sur terrain, avait appelé la population, à partir de l'Afrique du Sud où il séjourne, à la violence après s'être autoproclamé président de la République. L'ONU s'inquiète des violences pré-électorales en RDC Le MONUSCO, la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo s'est déclarée avant-hier profondément préoccupée par la vague croissante de violence pré-électorale dans plusieurs parties du pays à l'approche de la présidentielle et des législatives prévues le 28 novembre prochain. Cette dernière exprime encore sa préoccupation quant au langage utilisé par certains leaders politiques incitant à la violence liée aux élections. Ces actes constituent des violations directes de la loi électorale congolaise et des normes électorales internationales. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RDC, Roger Meece, a souligné avant-hier que la MONUSCO et toute la famille des Nations Unies étaient déterminées à contribuer à des élections démocratiques, pacifiques, libres et justes. Il a ajouté toutefois que des progrès notables ont été accomplis en RD Congo depuis les années où le pays était plongé dans la guerre. Dans une déclaration lue à l'issue d'une réunion des quinze pays du Conseil de sécurité sur la RDC, Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur profonde inquiétude provoquée par les informations faisant état de violences liées aux élections et exhortent toutes les parties à faire campagne de façon pacifique. Le Conseil appelle à des élections crédibles et pacifiques en RDC. La France appelle les acteurs politiques de la RDC à la retenue Bernard Valero, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a indiqué que la France appelle les autorités comme l'opposition à éviter toute déclaration ou action qui seraient de nature à envenimer une situation déjà tendue. Elle invite les responsables politiques à appeler leurs partisans à éviter tout débordement ou toute confrontation violente. La tenue d'élections crédibles, transparentes et apaisées doit être l'objectif commun et partagé des différentes forces politiques. La France exprime le voeux que l'ensemble des acteurs du processus électoral, à commencer par les candidats eux- mêmes, privilégient le dialogue politique pour trouver une solution à leurs différends. Alain Juppé, Le chef de la diplomatie française s'est exprimé le jour même devant l'Assemblée nationale, et a rappelé également pour sa part l'attachement de la France au respect du cadre légal dans les élections en Afrique. Ce qui est prépondérant selon lui, c'est d'assurer à l'Afrique des élections qui soient claires, transparentes, garanties par une surveillance internationale et qui permettent de faire émerger des régimes véritablement démocratiques. Les autorités françaises aurait pour sa part appelé avant-hier les acteurs politiques de la République démocratique du Congo (RDC) à la retenue avant la tenue des élections présidentielles.